Cyrille Falisse, de libraire à romancier

© Chloé Vollmer-Lo
Nicolas Naizy Journaliste

Un librairie qui signe ses propres livres, ça n’est pas courant. Joint par téléphone à la mi-décembre, Cyrille Falisse prépare dans les bureaux de son éditeur parisien les envois destinés aux journalistes de son premier roman, Seuls les fantômes.

D’habitude, c’est lui qui reçoit les parutions de la rentrée littéraire dans sa librairie de Draguignan, où le Belge s’est installé après un parcours multiple. Après avoir étudié le droit et le journalisme à Bruxelles et travaillé comme copywriter dans une agence de pub, il suit sa compagne en Tanzanie. De retour à Paris, des circonstances familiales l’amènent dans le Var où il devient libraire, profession qui le séduit depuis très jeune. “C’est un métier passionnant qui me comble.

En maturation depuis plusieurs années et aujourd’hui concrétisé, Seuls les fantômes (notre critique ici) raconte le parcours de Melvile, homme paumé qui vient de se faire larguer. Dans sa dépression, il trouve une écoute attentive sur un réseau social -les nostalgiques y reconnaîtront parano.be- qui va l’inviter à explorer trois périodes de sa vie marquées par des disparitions. “Il y a un peu d’autofiction mais c’est très romancé.” Dans ce premier roman sur le manque, Cyrille Falisse démontre combien la culture l’anime à mesure que Melvile, son double de papier, évoque chansons (The Cure, Pearl Jam…) et films (l’auteur a animé durant plusieurs année le site cinéphile Le Passeur critique) comme des jalons de l’existence. Et aussi un roman de Hermann Hesse, Narcisse et Goldmund (1930), traitant de la condition artistique. Mais pas que. “C’est l’histoire de deux orphelins de mère qui se rencontrent dans un monastère et vont n’avoir qu’une obsession: retrouver la figure maternelle. Narcisse va essayer de la chercher dans la méditation et la contemplation religieuse, Goldmund en devenant sculpteur et en brûlant la vie par les deux bouts. Un livre de référence pour moi.” Un extrait ouvre le chapitre sur la disparition de la mère de Melvile, épisode central du livre: “Sans mère on ne peut pas aimer, on ne peut pas mourir.” Convoquer les fantômes pour enfin être en paix? “Faire son deuil est une expression très compliquée. On est en quête en tout cas.” On sait déjà que le sillon de l’écriture ne se refermera pas de sitôt, un deuxième ouvrage est en réflexion. Et Cyrille Falisse de conclure: “On se libère à chaque livre.

Cyrille Falisse – Bio express

ACTIVITÉ Libraire et romancier

ÂGE 47 ans

LIEU Belge installé en France

ACTU Un premier roman, Seuls les fantômes, paru aux éditions Belfond

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