« Je ne suis pas chinetoque », un documentaire d’Émilie Tran Nguyen, à découvrir ce dimanche soir sur France 5.
Ils ont la réputation de manger des trucs bizarres. Seraient bosseurs, travailleurs et discrets. Leurs femmes douces, dociles et obéissantes. “Les Chinois? Je ne sais pas. Ce sont des gens petits, jaunes, avec des yeux en amandes, qui sourient toujours”, dit dans une séquence d’archives une passante interviewée par la télé.
Émilie Tran Nguyen a voulu montrer ce que signifiait être Asiatique en France. Épingler le racisme dont ils ont été et sont toujours victimes. Un racisme ambiant, tu et toléré, que certains vont jusqu’à qualifier de positif. “Un racisme moins frontal, plus caché, plus sournois.”
Comment en est-on arrivé là? Quel rôle ont joué la télévision et la presse? Des Français d’origine asiatique comme le journaliste de Libération Gurvan Kristanadjaja, la fondatrice du média Koï Julie Hamaïde, l’acteur Frédéric Chau, l’écrivaine Grace Ly, une sage-femme, une directrice de communication et une drag queen racontent le mal-être, les envies de suicide, le concept de la minorité modèle.
Tout en partageant l’histoire de sa famille, Émilie Tran Nguyen évoque les petites blessures du quotidien (un extrait de L’École des fans, la comptine Chang, le petit Chinois, les imitations de Michel Leeb), le déclassement social et économique après l’exode, le coronavirus qui a ouvert la boîte de Pandore.
Un docu à la première personne étayé, plus intéressant dans le fond que dans la forme.
Documentaire d’Émilie Tran Nguyen. ***
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