Critique

[à la télé ce soir] Les Petits Meurtres d’Agatha Christie 70’s

© Rémy Grandroques
Nicolas Bogaerts Journaliste

Moumoutes, cuirs, cols pelle à tarte et papiers peints: la rose des vents employée systématiquement pour situer visuellement une intrigue dans les années 70 et y prendre par la main le téléspectateur, comme s’il n’avait pas déjà pigé à la première rouflaquette, finit par provoquer une lancinante douleur oculaire.

Appuyée par une gouaille rappelant vaguement Coluche et Audiard, l’indigestion pointe à l’horizon. Alors que dans les premières saisons de ces Petits Meurtres, le recours aux madeleines visuelles des années 30-50 fonctionnait par la grâce de dialogues bien écrits, d’une réalisation rythmée et d’un écho à l’oeuvre de Christie qui traçait une ligne humoristique subtile et distancée, cette troisième saison s’épuise en redondances et en humour tache d’huile. La première femme commissaire de France, Annie Gréco, inaugure son poste à Lille en 1972 par une enquête sur la mort d’un acteur. Entre la principale suspecte, maîtresse de la victime, un inspecteur adjoint, phallocrate déplorable, et une jeune psychologue pétrie de lubies, l’affaire adaptée du roman La nuit qui ne finit pas (1967) flirte avec la lutte féministe du bout du flingue mais s’empêtre dans des stéréotypes datés, même pas drôles. Le documentaire La Grande Histoire des Petits Meurtres suit dans la foulée, pour se souvenir des belles choses.

Série créée par Flore Kosinetz et Hélène Lombard. Avec Arthur Dupont, Émilie Gavois-Kahn, Chloé Chaudoye. **(*)

Vendredi 29/01, 21h05, France 2.

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