À l’origine de Sabotage, thriller environnemental du cinéaste américain Daniel Goldhaber, on trouve l’ouvrage How to Blow Up a Pipeline, de l’auteur suédois Andreas Malm, manifeste de l’écologisme radical et invitation au sabotage des infrastructures fossiles. Faire sauter un oléoduc: c’est précisément l’objectif de Xochitl (Ariela Barer), étudiante bien décidée à donner à son combat contre le réchauffement climatique une visibilité et une ampleur accrues après s’être fait la main en crevant les pneus de SUV. Et qui, associée à sept autres jeunes activistes, va échafauder un plan visant les installations d’une raffinerie de pétrole texane, l’explosion du pipeline l’alimentant, non contente de compromettre ses activités, devant aussi durablement frapper les esprits. Une mission dont les risques sont à hauteur de l’enjeu, cependant…
L’activisme écologique avait inspiré, il y a une dizaine d’années, à Kelly Reichardt un thriller en demi-teintes, l’épatant Night Moves, dans lequel il s’agissait de faire sauter un barrage. Daniel Goldhaber en propose aujourd’hui une déclinaison dopée au jusqu’au- boutisme rageur avec ce Sabotage. Donnant à son propos les contours d’un film de casse, le réalisateur reconstitue les préparatifs de l’opération avec minutie, non sans les parsemer de flash-back exposant les motivations des différents personnages. Le tout orchestré dans un crescendo de tension, pour un résultat qui, s’il ne s’embarrasse pas toujours de nuances, ne s’en avère pas moins d’une redoutable efficacité, suspense, twist malin et pointe d’ambiguïté à l’appui. Soit un film engagé mené avec la vigueur d’une opération commando, entreprise à laquelle ses jeunes comédiens -au rang desquels l’impeccable Sasha Lane, découverte dans American Honey, d’Andrea Arnold- confèrent fougue et allant. Œuvre coup de poing charriant son lot de questions, ce brûlot en prise sur l’urgence climatique est une bombe…
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