
Mostra de Venise, le film du jour (2): Spotlight, de Thomas McCarthy
La tendance de cette 72e Mostra semble aux films inspirés d’histoires vraies, puisqu’après le Everest de Baltasar Kormakur, on a découvert l’excellent Spotlight, de Thomas McCarthy, qui emprunte pour sa part à une réalité glauque.
Auteur, il y a quelques années, du remarquable The Visitor, le réalisateur américain remonte le temps jusqu’en 2001, pour s’intéresser à l’enquête minitieuse que devait mener le pool d’investigation du Boston Globe autour d’une affaire de pédophilie qui allait déclencher un scandale sans précédent au sein de l’Eglise catholique.
Le sujet est sensible et brûlant, et n’a d’ailleurs pas fini de faire des vagues, comme le signifie éloquemment le générique final. McCarthy l’aborde à l’abri de tout sensationnalisme, à quoi il préfère la reconstitution réaliste et passionnante du travail d’une équipe de journalistes d’investigation semblant, par divers aspects, sortie d’une autre époque. Un peu à l’image du film d’ailleurs, thriller qui par son ambition, sa maturité et sa sobriété évoque un cinéma américain tel qu’il se pratiquait dans les années 70 – on pense, forcément, à All The President’s Men, d’Alan J. Pakula, mais aussi à l’oeuvre d’un Lumet – tout en trouvant une résonance toute contemporaine. Porté par l’interprétation solide de Mark Ruffalo, Michael Keaton et autre Rachel McAdams, il y a là un film d’une discrète puissance, de ceux qui laissent une empreinte profonde sur le spectateur. Et le premier temps fort de cette Mostra.
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