Critique | Cinéma

Le film de la semaine : Peter Von Kant, sur les traces de Fassbinder

4 / 5
© CAROLE BETHUEL / FOZ
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Titre - Peter Von Kant

Genre - Drame

Réalisateur-trice - François Ozon

Casting - Denis Ménochet, Khalil Ben Gharbia, Isabelle Adjani

Durée - 1h25

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

On connaît l’admiration que voue François Ozon à Rainer Werner Fassbinder. Vingt-deux ans après Gouttes d’eau sur pierres brûlantes, le voilà donc qui adapte librement le classique Les Larmes amères de Petra Von Kant, pour en faire son Peter Von Kant. Le genre des protagonistes a changé, le contexte aussi, la styliste qui interprétait Margit Carstensen dans l’original devenant cinéaste, sous les traits de Denis Ménochet; Ozon n’en respecte pas moins l’esprit, et même souvent la lettre du texte de Fassbinder.

https://www.youtube.com/watch?v=WXe6yT3ERgw

Soit l’histoire de Peter Von Kant, un réalisateur à succès vivant avec son assistant Karl (Stefan Crepon), qu’il n’a de cesse d’humilier. Un homme qu’une rupture amoureuse a laissé seul, moment où, par l’entremise de Sidonie (Isabelle Adjani), diva de ses amies, il fait la connaissance d’Amir (Khalil Ben Gharbia), un jeune acteur qu’il décide de prendre sous son aile, tout en se consumant bientôt d’amour pour lui… S’il s’en tient à l’essence théâtrale de l’oeuvre – le film consistant pour l’essentiel en un huis clos sis dans un décor unique, l’appartement de Peter -, François Ozon réussit à faire de ce Peter Von Kant un bel objet de cinéma, auquel il rend d’ailleurs un hommage lumineux. Non sans se livrer à une exploration du sentiment amoureux, pour en offrir une vision dont l’ironie atténue la cruauté et la noirceur – dimension incarnée à la perfection par un Denis Ménochet paroxystique. Et réussir, dans cette débauche d’artifices, à toucher à l’émotion pure.

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