John Tarachine, la mangaka derrière le succès d’Ocean Rush

Entre cinéma et mangaka, Japon et Europe, John Tarachine n’a pas peur de marier les plaisirs.

Née en 1989 dans la préfecture de Hyōgo dans le centre-ouest de l’archipel nippon, celle qui deviendra « John Tarachine » est bercée par le manga, omniprésent dans le Japon des nineties. Se préparant à entrer dans une école de graphisme, elle se rend au Comiket de Tokyo, la Mecque du dōjinshi (manga amateur). C’est une révélation: elle sera mangaka. Pourtant, c’est le cinéma qu’elle étudie. « J’avais le sentiment que ce n’était pas nécessaire d’apprendre à dessiner dans une école et que ça serait plus intéressant d’étudier d’autres médias comme le cinéma, la littérature ou le théâtre, de ne pas me 
laisser enfermer par le domaine du manga. » L’étudiante 
est cependant peu assidue, et son diplôme en poche, elle part vagabonder en Europe, vivant de petits boulots ici et là. « Au Japon, il y a une certaine uniformité des perceptions du monde, mais j’ai eu le sentiment qu’en Europe, il était tout à fait normal d’avoir chacun·e une manière très différente de penser. » Une expérience très stimulante qui nourrira son premier manga en 2015, Good Night, I Love you, un jeu de piste à travers l’Europe sur fond du deuil d’un parent. « Mon genre préféré, c’est le drame. J’aime mettre en scène des rencontres entre personnages et montrer comment ils s’influencent et changent au contact les uns des autres. »

John Tarachine – Bio express

Activité Mangaka

Âge 35 ans

Lieu Japon

Actu Le tome 5 de sa série Ocean Rush, paru aux éditions Akata.


Après une incursion dans la fantasy en 2019 avec La Sorcière du château aux chardons, où la sensibilité des personnages tient une place centrale, elle revient l’année suivante au drame…et au monde cinéma avec Ocean Rush, l’histoire d’une dame de 65 ans qui se lance sur le tard dans des études de réalisation. Une œuvre référencée qui questionne la place des personnes âgées dans la société et la possibilité de réaliser ses rêves à tout âge. Elle connaît un succès inattendu et décroche plusieurs prix, faisant entrer John Tarachine dans la cour des mangakas reconnus. Elle est même approchée en 2022 pour dessiner une adaptation de la série Netflix Sex Education. Mais le succès ne lui monte pas à la tête: tenant à son anonymat (« J’aimerais que les lecteurs n’aient pas trop ma présence à l’esprit quand ils lisent mes histoires »), elle continue de dessiner des Boy’s Love amateurs, par amour des beaux mecs. Aurait-elle cru revenir à Bruxelles des années après son voyage pour y être interviewée? « Vous savez, je suis une personne 
assez positive et je pense que si on m’avait dit ça, 
j’aurais dit « Tant mieux. Bonne nouvelle! »« 

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