Critique | Séries/Télé

À la télé ce soir: la série sur John Stonehouse, le ministre espion

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Titre - Stonehouse

Genre - Minisérie

Réalisateur-trice - Créé par John Preston

Quand et où - Jeudi 22 février à 20 h 55 sur Arte

Casting - Avec Matthew Macfadyen, Emer Heatley, Kevin R. McNally

Nicolas Bogaerts Journaliste

Un formidable Matthew Macfadyen interprète John Stonehouse, ce ministre britannique, piètre politicien qui s’est avéré espion.

À la fin des années 60, John Stonehouse, jeune ministre des Postes et Télécommunications sous le gouvernement travailliste de Harold Wilson, se présentait comme le gendre idéal d’Albion. Mais ce fils de syndicaliste s’est révélé quelques années plus tard être un espion pour le compte de la Tchécoslovaquie, un mythomane patenté doublé d’un piètre homme d’affaires et d’un mari maladroitement infidèle. Un homme politique parfaitement inconséquent, qui a été jusqu’à mettre en scène un ridicule simulacre de décès, avant de réapparaître quelques mois plus tard, piteusement. Les trois épisodes de Stonehouse écrits par John Preston, auteur de The Dig et A Very English Scandal (adaptés respectivement en film sur Netflix et en série par la BBC), racontent avec un humour non feutré ce morceau d’Histoire politique que l’Angleterre a avalé de travers et dont les tabloïds se sont repus. Avec des dialogues et une mise en scène impitoyables, Stonehouse plante ses crocs acérés dans les mollets de la vie politique anglaise et de l’ivresse masculine du pouvoir.

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On serait tenté de reprocher à Stonehouse de caricaturer son personnage principal. C’est faire peu de cas de la prestation immense de Matthew Macfadyen (inoubliable en Tom Wambsgans dans Succession), qui met à profit toute sa palette de comédien pour un incarner un Stonehouse tiraillé entre le chantage auquel le soumettent les espions après l’avoir coincé dans un adultère peu délicat et l’ivresse que lui procure l’état de grâce dont il jouit auprès de son parti, de l’opinion et de la gent féminine. Porté par une réalisation qui renouvelle le sens du kitsch et explose les codes de la satire, le récit parvient à livrer une juste dose de burlesque pour dépeindre l’irresponsabilité politique incarnée, ce vide sidéral orné d’éléments de langage.

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