Critique | Séries/Télé

Palm Royale sur Apple TV+: les déboires gentiment indécents de pauvres femmes riches

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© Apple TV+
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Titre - Palm royale

Genre - Comédie

Réalisateur-trice - Créé par Abe Sylvia

Quand et où - En cours de diffusion sur Apple TV+

Casting - Avec Kristen Wiig, Allison Janney, Laura Dern

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

La nouvelle série de la plateforme Apple TV+ Palm Royale égratigne gentiment l’indécence d’un club très fermé de nanties à Palm Beach en 1969.

C’est un peu comme si Desperate Housewives, The White Lotus et Big Little Lies s’étaient donné rendez-vous sous le soleil brûlant de Floride à la fin des années 60. Dans Palm Royale, tandis que Richard Nixon multiplie les interventions télévisées afin de tenter de justifier les errances de l’engagement américain au Viêtnam, l’ambitieuse Maxine ­Simmons (Kristen Wiig, formidable humoriste popularisée par le ­Saturday Night Live, vue notamment dans le film Bridesmaids) essaie désespérément de se tailler une place dans les hautes sphères de la société friquée de Palm Beach. Peu rompue aux codes en vigueur dans le club de nanties le plus exclusif au sein duquel elle se projette déjà avec extase, elle enquille les bourdes dénotant ses piètres origines sociales, se prenant au passage les pieds dans un embrouillamini de secrets honteux et de mensonges perfides tapis sous le vernis lissé des conventions et du luxe le plus clinquant. Amenée à vivre dangereusement au-dessus de ses moyens, Maxine se confronte alors bien vite à cette question tout sauf innocente: jusqu’où est-elle prête à aller pour obtenir ce qu’elle veut?

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Sa part du gâteau

Jeux d’influence, coups bas, intrigues et manigances… Comédie en dix épisodes critiquant ouvertement l’indécence des ultrariches tout en affichant un goût sans doute un peu trop prononcé pour la rétrophilie glamourisée, Palm Royale est l’adaptation au budget princier d’un roman récent de Juliet McDaniel, Mr. & Mrs. American Pie (2018). Autour d’une ancienne reine de beauté bien décidée à arracher sa part du gâteau, apprentie mondaine en quête désespérée d’ascension sociale, la série, plus pétillante et joyeusement superficielle que réellement mordante, charme l’œil à grand renfort de vintage stylisé, mais dilue son irrévérence vaguement politisée dans un cocktail douceâtre de faux-semblants à l’opulence un tantinet complaisante.

En partie réalisé par Tate Taylor (The Help et sa charge déjà relativement aimable dirigée à l’encontre des riches blanches des sixties), l’ensemble n’en offre pas moins, dans ses meilleurs moments, un divertissement plaisant comme un bon apéro, aux dialogues bien sentis même si un brin surécrits. Son générique d’ouverture convoque aussi bien le souvenir de la série Mad Men que celui du Vertigo d’Hitchcock, avec une petite pincée de Sunset Boulevard dans sa voix off hélas un peu trop insistante. Autour de Kristen Wiig, son casting, étonnant mais convaincant, brasse plutôt très large, de l’éternelle égérie lynchienne Laura Dern au roi de la pop latino Ricky Martin en passant par la toujours impeccable Allison Janney et la mannequin Kaia Gerber.

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