Critique

[Le film de la semaine] Une femme douce, de Sergei Loznitsa

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

DRAME | Oeuvre radicale, Une femme douce est assurément une expérience de cinéma peu banale.

[Le film de la semaine] Une femme douce, de Sergei Loznitsa

Lointainement inspiré de la nouvelle La Douce, de Dostoïevski, Une femme douce, le nouveau film du cinéaste ukrainien Sergei Loznitsa (In the Fog), évoque plutôt une plongée chez Kafka, alors qu’on y emboîte le pas à une femme sans âge décidant d’aller rendre visite à son mari en prison après que le colis qu’elle lui avait adressé lui est revenu sans plus d’explications. Le début d’un périple à la monochromie blafarde, plongée mortifiante dans une Russie plus délabrée qu’éternelle, où le désespoir suinte des murs comme des êtres, fût-ce sous la forme de chansons ou de libations. Et une perspective sur laquelle cette femme mutique -remarquable Vasilina Makovtseva- porte un regard impassible, anesthésiée selon toute apparence par tant de violence. Oeuvre radicale, Une femme douce est assurément une expérience de cinéma peu banale. S’appuyant sur une mise en scène rigoureuse, ce road-movie dépressif s’érige en critique acerbe et définitive de la Russie contemporaine, déforcée toutefois par un tableau final d’inspiration fellinienne grotesque à l’excès.

De Sergei Loznitsa. Avec Vasilina Makovtseva, Marina Kleshcheva, Lia Akhedzhakova. 2h23. Sortie: 16/08. ***(*)

>> Notre interview du réalisateur Sergei Loznitsa.

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