Cannes, le film du jour (8): Dheepan, de Jacques Audiard

© AFP
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Quatrième film français de la compétition, Dheepan, de Jacques Audiard, en était aussi l’un des plus attendus : le réalisateur a une longue histoire cannoise, en effet, parsemée de succès – Un prophète, Grand Prix en 2009 – comme de déceptions – De rouille et d’os.

Librement adapté des Lettres persanes de Montesquieu, le film retrace l’équipée de Dheepan (Jesuthasan Antonythasan), un ancien combattant tamoul décidant de fuir le Sri Lanka. Et qui, afin d’obtenir plus facilement l’asile politique en France, va se construire une famille de fortune, embarquant avec Yalini (Kaliseaswari Srinivasan) et Illayaal (Claudine Vinasithamby), une femme et une fillette inconnues. Arrivée à destination, la famille ainsi (re)composée va vivoter dans un premier temps , jusqu’au jour où Dheepan obtient un job de gardien dans une cité contrôlée par des gangs. Et de débarquer de plain-pied dans un inconnu violent dont ils ne maîtrisent pas les codes.

Comme souvent, le regard d’Audiard est profondément original, et les deux premiers tiers de Dheepan, conjuguant l’intime et l’urgence, tandis que drame familial et film de banlieue inédits s’entremêlent, fonctionnent admirablement. On n’en dira pas autant d’un troisième acte où le film d’action au premier degré s’invite dans la partie avec la finesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, au risque de saper tout ce que le réalisateur avait réussi à mettre en place jusque là avec une exemplaire maîtrise. Dommage.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Les + du jour: aux deux-tiers de la compétition, les pronostics vont déjà bon train sur la Croisette. Si l’on en croit le panel de critiques internationaux réunis par la revue professionnelle Screen, la Palme d’or devrait revenir haut la main à Todd Haynes, pour Carol (avec une moyenne de 3.5, sur un maximum de 4), suivi à bonne distance par Son of Saul, de Laszlo Nemes (2.8) et Mia Madre, de Nanni Moretti (2.7).

Son de cloche sensiblement différent chez les critiques de l’Hexagone consultés par L’Ecran français: Mia Madre y obient 7 Palmes sur un maximum de 15 possibles, pour 5 à La loi du marché, de Stéphane Brizé, et 3 à Carol, Le fils de Saul et Youth, de Paolo Sorrentino.

Les – du jour: à l’inverse, c’est la curée pour Gus Van Sant, dont The Sea of Trees plafonne à une moyenne de 0.6 dans Screen, le Marguerite et Julien de Valérie Donzelli ne faisant guère mieux avec 0.9. Tendances similaires dans la presse française, avec 9 zéros pointés à Van Sant, 6 au Tale of Tales de Matteo Garrone, et 4 à Valérie Donzelli, de même qu’à Maiwenn pour Mon roi…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content