Critique | Cinéma

Back to Black: les déboires d’Amy Winehouse

2,5 / 5
2,5 / 5

Titre - Back to Black

Réalisateur-trice - De Sam Taylor-Johnson

Casting - Avec Marisa Abela, Jack O’Connell, Eddie Marsan.

Durée - 2 h 02

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Back to Black, le biopic consacré à Amy Winehouse, peine à faire exister son parcours artistique au-delà de ses seuls déboires personnels.

Depuis la sortie et le succès retentissant de Bohemian Rhapsody en 2018, les biopics musicaux n’en finissent pas d’essaimer sur les écrans. Après Elton John, Aretha 
Franklin, Billie Holiday, Elvis Presley, 
Whitney Houston ou encore tout récemment Bob Marley, c’est donc au tour de la regrettée Amy Winehouse de faire l’objet d’un film retraçant son parcours personnel et artistique. Neuf ans après le documentaire Amy du réalisateur britannique Asif Kapadia, Back to Black privilégie une approche fictionnelle sans surprise, beaucoup plus lissée et romancée.

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Jeune actrice originaire de Brighton révélée par les séries COBRA et Industry, Marisa Abela y campe, tout en mimétisme mais pas trop, une Amy Winehouse cueillie à la sortie de l’adolescence, au début des années 2000, alors qu’elle s’apprête à frapper aux portes du succès. Véritable écorchée vive aux passions rétrophiles, la jeune femme, peu préparée aux vicissitudes de la célébrité, déborde d’émotion, 
d’envie sincère et d’une énergie vitale assez unique en son genre, qui combinent 
notamment une gouaille de charretière et un cœur d’artichaut. « I ain’t no Spice Girl », lâche-t-elle ainsi quasiment d’emblée. Sa rencontre avec le bad boy Blake Fielder-Civil (Jack O’Connell) et l’enregistrement de son premier mais surtout celui de son deuxième album vont l’amener à connaître une fulgurante trajectoire cabossée, où l’ascension vers la gloire s’accompagne d’un douloureux mal-être l’attirant inexorablement vers l’abîme…

Nowhere girl

En 2009, la cinéaste londonienne Sam Taylor-Johnson réalisait Nowhere Boy, sur l’adolescence de John Lennon. Mais c’est elle aussi qui signait, six ans plus tard, Fifty Shades of Grey, nunucherie faussement kinky adaptée du best-seller que l’on sait. Son Back to Black combine en un sens aujourd’hui les perspectives de ces deux longs métrages: focus sur la jeunesse d’une icône musicale promise à un destin tragique de l’un et sentimentalisme très clinquant de l’autre. Objet fortement orienté sur son 
histoire d’amour malheureuse avec Blake Fielder-Civil, beaucoup moins sur sa relation avec son père par exemple, le film ne fait clairement pas l’économie de certains clichés romantiques, et peine de ce fait à vraiment faire exister le parcours artistique de Winehouse au-delà de ses seuls déboires personnels. Si son tandem d’interprètes principaux rayonne d’un naturel parfois désarmant, ce biopic dont les moments-clés viennent assez littéralement éclairer le sens des paroles de certaines chansons affiche en outre une tendance un peu trop marquée à s’appesantir sur des séquences clipées aux images très poseuses et, hélas, un peu creuses. Moyennement convaincant, donc.

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