Critique

Wild Thing (1/2 & 2/2)

© DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Plutôt que de raconter une énième histoire conventionnelle du rock, Jérôme de Missolz préfère en présenter une vision personnelle.

DOCUMENTAIRE DE JÉRÔME DE MISSOLZ. ****

Ce samedi 30 mars à 22h05 sur Arte.

Wild thing, you make my heart sing… C’est sur la plus célèbre chanson de Chip Taylor (le frère de l’acteur John Voight), interprétée entre autres par les Wild Ones, les Troggs et sa majesté Jimi Hendrix à laquelle il a emprunté le nom de son film, que s’ouvre le documentaire de Jérôme de Missolz. Jérôme a dix piges quand son pater lui offre son premier 45 tours des Rolling Stones. Un événement qui a changé sa vie, provoqué dans son chef une maladive dépendance au vinyle et une insurmontable addiction au rock. Ce rock, il n’en raconte pas vraiment l’histoire pour une énième fois resucée. Il préfère en développer un récit personnel. En évoquer l’évolution parallèlement à son parcours intime.

Cinéaste et documentariste, de Missolz a fouillé dans les archives de l’INA (l’Institut national de l’audiovisuel) et débusqué des images inédites des Troggs, du Velvet Underground, des Kinks et de John Lennon. Il a aussi rencontré quelques-unes des plus fortes personnalités du rock. Pas toujours les noms les plus ronflants (« Certains de mes héros étaient quasiment impossibles à approcher, excepté moyennant finance »). Mais des artistes qui ont réussi à conserver pour certains la rage, pour d’autres l’authenticité des origines. A côté d’Iggy Pop qui lui a consacré une après-midi entière, d’Eric Burdon (The Animals), de Jello Biafra (Dead Kennedys) et de Lydia Lunch qui raconte le temps où elle lançait ses tampons usagés sur les Dead Boys, de Missolz a réussi (bel exploit) à retrouver dans l’East Village la trace de Richard Hell, figure diablement emblématique de la scène new-yorkaise sans qui le punk ne serait jamais devenu ce qu’il a été. De Chuck Berry à Pete Doherty, Wild Thing, en deux fois 53 minutes portées par la voix du comédien Denis Lavant, propose le récit personnel et électrique d’un passionné.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content