Critique

Uncharted 3: juste une illusion

Monté sur ressorts, Uncharted 3: L’illusion de Drake glisse le meilleur du ciné d’aventure dans les mains du joueur. Prenant, à tel point qu’on en oublierait son gameplay convenu.

UNCHARTED 3: L’ILLUSION DE DRAKE, ÉDITÉ PAR SONY COMPUTER ENTERTAINMENT ET DÉVELOPPÉ PAR NAUGHTY DOG, ÂGE 16+, DISPONIBLE SUR PLAYSTATION 3. ***

Tomb Raider n’excite plus les joueurs depuis de nombreuses années. C’est donc naturellement qu’Uncharted: Drake’s Fortune prenait sa relève il y a 4 ans en livrant un univers et un gameplay calqués sur le jeu iconique créé par Core Design. L’Illusion de Drake, son 3e volet, ne change toutefois pas outre mesure sa formule. Hyper cinématographique, le jeu exclusif à la PS3 oscille toujours entre énigmes, plateformes, fusillades et baston. Entendue, cette recette touche-à-tout ne brille finalement dans aucun de ces domaines. Mais la chasse au trésor de Nathan Drake se suit sourire aux lèvres.

A défaut d’être foncièrement original et de renouveler en profondeur les acquis des précédents épisodes, Uncharted 3: L’Illusion de Drake fait ainsi preuve d’un talent narratif rare. Bien plus que sa quête classique d’artefact où se mêlent habilement Lawrence d’Arabie et le père du protagoniste, le shooter vu à la 3e personne brosse une galerie attachante de personnages. La relation de Nathan Drake et de Victor « Sully » Sullivan, son mentor, est ici mise en avant. Anecdotes entre vieux amis lâchées en pleine mission, flash-backs, private jokes qui se moquent discrètement du jeu… On s’attache sans mal au couple et aux personnages secondaires gravitant autour. D’autant que la modélisation des visages joue dans le haut de gamme, façon L.A. Noire.

Comme au cinéma

Visuellement renversant avec ses effets de lumière trompeurs et ses textures chaleureuses, L’Illusion de Drake balade le joueur dans des ruines à la direction artistique talentueuse à même d’évoquer des fantômes passés. Chantier naval rouillé, château français abandonné, sous-sols londoniens improbables et autre citadelle syrienne feraient pâlir d’envie Indiana Jones lui-même. De quoi oublier des séances de plateforme où l’on saute de corniche en briques apparentes pour des cascades spectaculaires mais sans effort. Le tout aidé de repères couleur des objets auxquels s’agripper façon Mirror’s Edge. Casual quand tu nous tiens…

Escalader une façade pour contourner une porte d’entrée, s’agripper sur une aspérité du décor qui se détache par surprise, taper un sprint à pied pour échapper à divers dangers, le jeu vu à la 3e personne répète trop souvent des gimmicks efficaces au début mais usant à force. Servant souvent à ouvrir des passages, ses énigmes à la Myst tombent également souvent à plat, et ne retournent pas les neurones du joueur.

Dernier aspect du gameplay triangulaire d’Uncharted 3, ses phases de tir s’en sortent heureusement mieux. Même si l’intelligence artificielle des ennemis délogera rarement le joueur de sa planque, son approche bicéphale entre armes à feux et coups de poing claque. On mitraille donc en s’abritant sans cesse derrière des caisses comme dans un Gears Of War tout en ayant la possibilité d’aller distribuer des prunes au fil d’un système fluide et instinctif, tacheté de Quick Time Events intelligents. Un mélange inespéré qui peine toutefois à jouer les cache-misères.

Michi-Hiro Tamaï

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