Sixties nostalgie

Avec ce visage bleu, ses yeux charbonnés et l’essuie-éponge enserrant ses cheveux mouillés, la belle que voici a le parfum des années Sixties, plastique et tube néon.

Où est-elle ? Dans la douce chaleur des vapeurs d’une salle de bain ? Sur le bord d’une piscine en plein air quand le soleil caresse les reflets d’eau ? Ou alors, sur une plage de Méditerranée un jour d’été? Mais l’hédonisme de l’image, son parfum de fruit vient aussi du choix des couleurs vives qui, héritière de Matisse, doivent aussi à l’univers des pubs du Sud et surtout à la lumière de la région niçoise où vécut et travailla Martial Raysse. L’oeuvre date de 1963. cela fait trois ans que l’artiste fait partie, avec Yves Klein et Arman, autres niçois, du fameux groupe des Nouveaux Réalistes qui occupent alors les devants de la scène. La crise de 1968 ouvrira à Raysse d’autres horizons. Depuis, il a poursuivi son chemin. Voici peu, une salle entière du Palais Grassi à Venise était occupé par de monumentales compositions picturales à multiples personnages. Leur étrangeté teintée d’humour et de grincements était servie par le réalisme du dessin et les choix grimaçants des teintes. L’exposition bruxelloise revient sur les années 60 en incluant toute une série d’oeuvres sur papier (sérigraphie, collages, lithographies, et aquarelles) rassemblées avec la complicité de la galerie Ferrero et Harter de Nice et de l’Atelier Arcay de Paris. Au menu César, Arman, Klein mais aussi Gilli, Sosnbo, Malaval, Ben, Viallat ou encore Fahri qui savait si bien faire chanter le plexi.

G.G.

Bruxelles,  » Autour de l’école de Nice « . XXL Art. 503, chaussée de Waterloo. Jusqu’au 16 mars. Je-Sa 14-18h. tél. :023477895.

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