Olsen, artiste coûte que coûte

Olsen, toujours un crayon entre les doigts © Baptiste Erpicum
Stagiaire Le Vif

Olivier Senny sévit sous le nom d’artiste Olsen. Il commet ses crimes picturaux aux quatre coins du monde. Mais ce n’est pas toujours facile, la vie de bohème. Entre galères financières et succès impromptus, portrait d’un dessinateur qui déborde du cadre.

Sur la sonnette, le nom Olivier Senny s’inscrit dans un phylactère dessiné au Bic vert. On sonne. La porte de la grande maison ixelloise s’ouvre à la volée. Apparaît un grand personnage aux membres élastiques. C’est Olsen, jeune bruxellois décidé à percer dans la monde du dessin.

Quand nous commençons à discuter, il agite un pinceau dans tous les sens. Comme dans sa vie professionnelle: « Un jour sur un logo, le lendemain, c’est une peinture murale, après un projet bédé, de scénario, ou encore des illustrations à l’aquarelle… Je bosse en tant que freelance pluridisciplinaire, d’un côté, c’est très excitant. »

Mais la vie d’artiste en herbe contient aussi son lot de déceptions. Courir après les clients n’est pas de tout repos. Cela dit, les contrats s’enchainent de plus en plus facilement pour Olsen. L’évolution se ressent après deux ans et demi d’activité artistique. Notamment grâce à un CV chaque jour plus fourni: une expo à Paris (toujours en cours), des fresques à l’acrylique dans des villes telles qu’Avignon, Naples, Madrid, Barcelone, Kelowna, Namur, Louvain-La-Neuve et Bruxelles, la deuxième place (deux ans d’affilée) au prestigieux concours de BD Raymond Leblanc, et des vidéos en stop-motion dont voici un exemple.

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Tout commence en 2010. Olivier Senny part cueillir des cerises au Canada. « Mais elles ne sont pas assez rouges ou je ne sais quoi. Du coup, je toque à la porte d’une auberge de jeunesse avec mon gros sac à dos. Comme je suis sans thune, je propose mes services en échange de l’hébergement. De fil en aiguille, je suis amené à réaliser une fresque. Je passe sous silence mon inexpérience en la matière, je n’ai jamais touché à l’acrylique. J’y vais au culot, au final ça m’éclate bien. » Puis, c’est le temps des cerises. Olsen participe à la récolte et rentre au pays.

« Maintenant il ne s’agit plus de dormir gratos. J’arrive et je dis: « Bonjour, est-ce que je peux réaliser une fresque chez vous ? Ça va vous couter autant. » » Certes, les enjeux ne sont plus les mêmes, mais Olsen continue d’oser pousser les portes. Il compte aussi sur la chance. À Bruxelles, il passe par l’auberge de jeunesse Jacques Brel pour y vendre son talent. On cherche justement quelqu’un pour la déco. L’opportunité de peindre un hommage à sa ville sur les murs de l’établissement rue de la sablonnière. Un coup de bol, encore.

S’il a probablement une bonne étoile, c’est sans compter son ambition et sa passion: « Je veux toujours aller un cran plus haut, essayer d’autres techniques. Cela me permet de déployer l’éventail de mes compétences. » Finalement, le résultat est éclectique. Petit tour d’horizon en quelques images ci-dessous:

Le serpent du comptoir, réalisé par Olsen au Courant d'Air
Le serpent du comptoir, réalisé par Olsen au Courant d’Air© Olsen

Olsen crayonne 100 portraits au Courant d’Air, le bar à Alma. Il y croque, en moyenne, 7 personnes par soir. Au milieu de l’effervescence, le nez dans la bière: « C’est un peu maladroit. Mais ces dessins, ils sont criants de vérité.« 

Le personnage principal de la BD AUTOSTOP arrive dans une auberge de Jeunesse à Amsterdam
Le personnage principal de la BD AUTOSTOP arrive dans une auberge de Jeunesse à Amsterdam© Olsen

Olsen conçoit le projet d’une BD qui raconte les aventures d’auto-stoppeurs. Il frappe à la porte des maisons d’édition, 3 planches sous le bras, on ne le prend pas au sérieux. Il persévère en mettant au net 20 pages en couleurs: « Je veux leur montrer plus, je veux leur montrer mieux. » Parfois, le dessin paraît fort chargé: « C’est une réflexion que l’on me fait souvent. Mais, avec la maturité qui arrive, j’ai l’envie d’aller au plus simple. »

Olsen s'affaire sur le tournage de Richie and The Lamp, une de ses vidéos en stop-motion
Olsen s’affaire sur le tournage de Richie and The Lamp, une de ses vidéos en stop-motion© Olsen

Olsen monte quelques vidéos en stop-motion (notamment la pub pour Master-Card plus haut dans l’article). C’est ce qu’il préfère faire: « Fabriquer les décors, dessiner les marionnettes, les concevoir et les animer, surtout écrire le scénario. Parce que, moi, j’adore raconter. L’art visuel, c’est une façon d’exprimer mes scénarios et mon inspiration.« 

L’histoire continue sur: www.olsencreation.com

Baptiste Erpicum

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