Critique

Michael Jackson: les années Bad

© RTBF
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Ce documentaire revisite d’intéressante manière les moments qui précédèrent et suivirent la sortie de Bad.

DOCUMENTAIRE DE GÉRY LEYMERGIE. ***
Ce mardi 18 septembre à 20h20 sur La Deux.

S’il emprunte au documentaire « historique » quelques-unes de ses formules éternelles -images d’archive, témoignages (uniquement de Français dans ce cas-ci) et voix off-, le film de Géry Leymergie se laisse découvrir avec beaucoup de plaisir. Essentiellement, il faut le souligner, parce qu’il évite l’écueil du « tout sur tout » pour se concentrer sur une partie de l’histoire jacksonienne. Et pas la moindre, puisqu’elle a comme enjeu l’après- Thriller et la sortie (c’était il y a 25 ans) de l’album Bad, signe d’un renouvellement dans le style jusque-là fort lisse de l’ami Michael.

Depuis son décès inopiné, en juin 2009, les films hagiographiques se sont succédés au rythme des hits du King of Pop. En se concentrant sur la genèse de Bad, l’un des albums les plus attendus de son époque, Géry Leymergie peut se permettre d’intégrer davantage de détails, positifs ou non, sur le travail de Michael Jackson. Et sur son parcours personnel si particulier, lui, le génie de la musique et de la danse, lui, le freak médiatique frénétiquement auto-orchestré.

L’avantage des images d’archive, c’est qu’elles rendent parfois du sens à certains termes. La démesure par exemple. Qui pourrait prétendre, aujourd’hui, squatter l’ouverture des journaux télévisés du monde entier pour la sortie de sa nouvelle plaque? Or, quand il dévoilé Bad, Jackson crée une véritable secousse planétaire, fruit d’une attente presque irrationnelle. On est en 1987. Trois ans plus tôt, Michael Jackson, épaulé par la clairvoyance de Quincy Jones, sortait le légendaire Thriller. Un raz-de-marée dont la puissance allait, forcément, laisser l’artiste devant ce problème de riche: comment faire mieux? Comment dépasser, avec un nouvel opus, les ventes records de Thriller? Quelle pression. Sur un post-it, qu’il lit jusqu’à l’obsession, Jackson écrit qu’il en écoulera 100 millions d’exemplaires. Mais Bad a beau être l’un des disques les plus vendus de l’Histoire (32 millions de copies), il ne dépassera jamais son prédécesseur.

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