Laurent Raphaël

L’édito: L’an neuf? Chiche!

Laurent Raphaël Rédacteur en chef Focus

On ne va pas se mentir: avant même d’avoir fait sauter le premier bouchon de la première bouteille du premier apéro des fêtes de fin d’année, on a déjà la gueule de bois.

L'édito: L'an neuf? Chiche!
© DAVID DELRUELLE

C’est à se demander si cet état nauséeux chronique n’est pas devenu la nouvelle norme. Un peu comme si la température émotionnelle moyenne de la population avait perdu quelques degrés sous l’effet d’un dérèglement sociologique général. En ce sens, 2017 n’aura pas inversé la tendance. On en sort plus rincé, anxieux, énervé et irrité que jamais. Pas étonnant que les services de psychiatrie (lire le dossier de couverture du Vif du 15 décembre) ne désemplissent plus. Le burn-out, la dépression -une personne sur quatre atteinte en Europe, quand même- sont les symptômes que la machine ne tourne plus rond, qu’elle sape le moral au lieu de l’oxygéner. Bon, d’accord, on n’est pas non plus au bagne. Le brouillard est épais mais de temps en temps une bonne nouvelle vient égayer le ciel. Sans même parler des anxiolytiques naturels que sont les livres, les films, la musique ou les séries télé; ceux qui sont en panne d’inspiration pourront d’ailleurs se référer à la prescription homéopathique délivrée dans ce best of 2017, et concoctée par la rédaction avec la complicité visuelle vaporeuse de David Delruelle. Malgré ces éclaircies, il faut pourtant bien reconnaître que l’humeur est plutôt à la sinistrose. Les moins l’emportent sur les plus, laissant un goût amer en bouche comme si on suçait un bonbon fruité tout de suite après avoir bu un café. Que faire alors? Aux grands maux les grands remèdes, pardi! Prenons l’expression « l’an neuf » au pied de la lettre. Ce qu’il nous faut, c’est ça: du changement. Attention, pas juste cosmétique, non, du vrai, solide, conquérant, défricheur. Quand les plaquettes de freins de sa voiture sont au bout de leur vie, on ne s’acharne pas en priant pour qu’il reste un peu de métal, sous peine de finir dans le décor. Avec les idées, les régimes, les idéologies, c’est pareil. Il est temps de « réinventer le monde« , plaidait le philosophe Raphaël Glucksmann à l’occasion de la présentation du Nouveau Magazine Littéraire, qui entend secouer le cocotier des idées. C’est la première bonne nouvelle de 2018: la solution à nos problèmes viendra des rêveurs, des utopistes, des poètes!

Il faut bien reconnaître que l’humeur est à la sinistrose. Que faire? Prenons l’expression « l’an neuf » au pied de la lettre. Ce qu’il nous faut, c’est ça: du changement.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content