Le Weboscope du lundi 8 mars

Où l’on se cultive dans des magazines reçus en achetant des jeans, Space Invaders devient un film (!), le très nouille-wave Spirit Spine se réclame des Beach Boys et Sparklehorse s’arrête avec le décès brutal de Mark Linkous.

La presse culturelle gratuite financée par la publicité, cela n’existe de nos jours quasi plus. Par contre, cela fait maintenant quelques années que certaines marques produisent leurs propres magazines. Prenez Kultorama, par exemple, outil branding des marchands de fringues marseillais Kulte. Une partie de ses 68 pages (papier ou pdf) est bien sûr consacrée aux nouvelles collections maison mais… on peut aussi y lire des articles sur des sujets culturels carrément plus extravagants et inattendus que dans Technikart, par exemple (tssss… tsss… la vipère passe la langue!) Ainsi, cette réhabilitation de Savoir Revivre, manifeste baba-cool de Jacques Massacrier devenu best-seller en 1973, oublié depuis, et diablement plus actuel et excitant pour les méninges que les nettement plus récentes sorties réunies de Yann-Arthus Bertrand, Nicolas Hulot et Claude Allègre à propos du (quasi) même sujet !

http://www.kulte.fr/escape_issue/47.k

Si il est désormais acquis qu’un film un peu simplet peut donner de bons jeux vidéo (Alien 3, The Thing…), le contraire n’a jusqu’ici jamais été démontré et ce n’est pas Bob Hoskins (Super Mario!) ou Jean-Claude Van Damme (Street Fighter!) qui nous contrediront. Et sauf miracle absolu, ce n’est pas non plus la version hollywoodienne de SPACE INVADERS (si, si, la borne d’arcade de… 1978!!!) qui relèvera le niveau. Pour rappel : 5 rangées d’extra-terrestres en formation, 4 bunkers, un canon terrien mobile. Sûr qu’avec un pitch pareil, Independance Day va finir par ressembler à James Joyce signant sous pseudo chez Présence du Futur!

http://latimesblogs.latimes.com/.a/6a00d8341c630a53ef01310f54d570970c-320wi

Au Weboscope, on est à la hype en devenir ce que Patrick Bruel est au poker. Mise sans risque, mon coco : quand un garçonnet actif dans la musique yankee cite Beach Boys, Talking Heads et Animal Collective parmi ses plus grandes influences, qu’il considère sa musique comme étant  » la rencontre de Ian Curtis et des Beach Boys au fond de l’Atlantique électronique  » et que le son de son site My Space ressemble à un rêve humide de chroniqueur pitchrockuptible, c’est assuré que ça va CARTONNER, yeahhhh !!! Spirit Spine, donc. Un nom à retenir. Ou à oublier au plus vite si ce genre de production vous courait déjà sur le bonbon en 1985 (Hello, Gary Numan! Hello, Gazebo!)

http://www.myspace.com/spiritspine

Certains voyaient en lui  » une figure discrète  » de la scène musicale indépendante américaine, d’autres un compositeur aussi passionnant qu’important de ces 15 dernières années et d’autres encore un triste sire à l’art plus dépressif que touchant. Mark Linkous, leader du groupe Sparklehorse et récemment à la tête de projets avec le producteur hip hop Danger Mouse et David Lynch en personne, s’est suicidé ce dimanche. Sale temps pour l’indie, après Vic Chestnutt.

http://pitchfork.com/news/38114-rip-sparklehorses-mark-linkous/

Serge Coosemans

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