L’avenir des super-héros est à la télévision, pas au cinéma

La chaine américaine The CW exploite toute une équipe de super-héros qu'il est plus difficile d'adapter au cinéma. © DC Comics/The CW
Fanny Betermier Stagiaire

S’ils sont toujours très attendus par les fans, les films de super-héros sortis cette année se sont pour la plupart vu infliger des critiques et des recettes décevantes. Pendant ce temps-là, les séries inspirées de comic-books se font de plus en plus nombreuses et surtout variées, séduisant ainsi un public plus large que jamais.

Alors que les calendriers de Marvel Sudios et Warner Bros. annoncent des films franchisés Marvel ou DC pour les cinq prochaines années, il semblerait, selon The Guardian, que le cinéma soit devenu un mauvais cheval sur lequel miser. Au regard des critiques très négatives reçues par Batman vs Superman: Dawn of Justice, X-Men: Apocalypse et de Suicide Squad, chacun est en droit de se demander si l’ère des super-héros sur grand écran ne touche pas à sa fin. Il faut cependant être honnête: Captain America: Civil War a eu des retombées assez positives, le politiquement incorrect Deadpool a véritablement créé la surprise et le Doctor Strange de Benedict Cumberbatch, qui doit sortir tout prochainement, est très attendu. Il ne sera pourtant pas éternellement possible de produire et distribuer seulement 50% de bons films de super-héros par an.

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À l’exact opposé, les séries issues de comic-books Marvel et DC se portent comme un charme sur le petit écran. Il faut dire que, sous ce format, les producteurs disposent de beaucoup plus de temps pour développer leurs personnages et obtenir l’attachement du public. Dans le pire des cas -si la série n’est pas renouvelée- une petite saison de dix épisodes de 40 minutes dispose de quatre fois plus de temps qu’un film pour mettre sur pied et clôturer une intrigue. De quoi confortablement planter le décor, l’histoire des personnages et même se permettre de les faire évoluer. Le tout en gardant bien sûr le même schéma narratif simple qui permet à chaque épisode de se tenir seul, mais avec suffisamment de liant et de suspens pour faire revenir le spectateur. Cerise sur le gâteau, le nombre faramineux de personnages, d’histoires et d’univers exploitables dont il suffit de se servir comme inspiration.

Contrairement aux films, qui prennent plus de temps à réaliser, il ne faut jamais attendre longtemps avant qu’un personnage secondaire dans une série ne dispose de sa propre case horaire. C’est notamment le cas pour certains personnages issus de Arrow ou The Flash, qui forment désormais une équipe à part entière dans Legends of Tomorrow. À ces trois séries s’ajoute Supergirl, et la chaine The CW dispose d’un petit quatuor narratif qui permet aux producteurs d’organiser annuellement des cross-over. En à peine cinq ans, The CW a ainsi réussi à produire autant de saisons de séries que Warner Bros. a fait de films en dix ans. Même constat chez Marvel, où Luke Cage, le petit copain de Jessica Jones dans la série du même nom, s’apprête à bénéficier de sa propre série sur Netflix dans les jours qui viennent.

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Dans Jessica Jones, Dardevil et Luke Cage chez Marvel, les personnages sont plus sombres et moins héroïques, plus proches de l’anti-héros dont le public raffole ces dernières années. Le spectateur les voit presque aussi souvent se battre avec leurs démons qu’avec des ennemis. Une profondeur qui a pour avantage d’attirer un public d’ordinaire peu friand de super-héros, de s’éloigner du registre habituel des films et des éternelles fanfaronnades de Tony Stark. En bon concurrent, DC s’emploie à faire exactement l’opposé. Là où les films récents nous ont habitués à des Batman et autres Superman solitaires et torturés, les séries déploient un ensemble de personnages dans l’entourage des héros. Des familles et des amis qui permettent des moments plus légers ou chargés en émotion selon la situation.

Les adaptations de comics au cinéma et à la télévision sont toutes deux presque aussi vielles que les versions papier, apparues dans les années 30. En autant de temps, un nombre presque incalculable de personnages, d’univers et de liens entre chacun ont été créés. Autant de films, de séries et de saisons possibles, que les producteurs exploiteront, sur petit ou grand écran, tant qu’il y aura un public pour les voir. Dans tous les cas, autant de possibilités de bons ou de mauvais films et de bonnes ou de moins bonnes séries.

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