La petite histoire du jeu vidéo en 11 étapes
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Quoi: Exposition « Game Story. Une histoire du jeu vidéo » Où: Grand Palais, Galerie sud-est, Paris Quand: Du 10 novembre 2011 au 9 janvier 2012
Présentation de l’expo sur http://www.rmn.fr/presentation-de-l-exposition-game
J.M. (stg)
Tout commence fin des années 50, quand un chercheur américain, William Higinbotham, dans le cadre de ses recherches, crée une simulation d’un jeu de tennis Tennis for Two sur un ordinateur relié à un oscilloscope à tube cathodique. Sur l’écran, un point brillant, la balle, est renvoyé continuellement de chaque côté du filet par les joueurs. Ceux-ci on a disposition une manette avec un bouton pour « lancer » la balle. Le graphisme est simple au possible, tout comme le principe du jeu. Il ne suscitera l’intérêt que peu de temps et ne sera déclaré comme étant le premier jeu vidéo de l’histoire que bien des années plus tard, en 1980.
Quatre ans après Tennis for Two nait ce que certains considèrent comme le premier jeu interactif: c’est Spacewar, développé par un étudiant, Steve Russell, sur son ordinateur de l’époque (PDP-1). L’aspect est tout aussi simple (sur fond noir), le concept un peu plus complexe que son prédécesseur : chaque joueur dirige un vaisseau spatial, avec lequel il peut tirer pour toucher l’autre. Attention de ne pas entrer en collision avec le soleil, représenté par une boule au centre…
Si Spacewar attirera de nombreux curieux, c’est le jeu Pong, inspiré – comme son nom l’indique – du ping-pong, qui reste considéré comme le premier jeu grand public. Conçu par l’entrepreneur Nolan Bushnell, fondateur de la société Atari, le jeu devient la première console de salon. En 76, arrive une autre console baptisée Home Pong, avec six variantes du jeu, qui remportera un succès retentissant mais éphémère.
Fin des années 70, la société Japonaise Taito lance le célèbre jeu Space Invaders sur borne d’arcade. Le but: shooter les aliens envahisseurs avec un canon qui se déplace horizontalement au bas de l’écran. Le jeu deviendra célèbre, au même titre que Pac-Man, et sera développé sur plusieurs supports par la suite : Atari 2600 et 5200, NES… Aujourd’hui, les plus nostalgiques suivent le mouvement lancé par l’artiste français Invader en Europe, il y a quelques années, et recouvrent les murs de la ville des petits aliens du même nom, en peintures ou tags.
Entre 1983 et 1986, l’industrie du jeu s’essouffle un peu aux Etats-Unis. En cause, quelques jeux très attendus du public qui se révèlent finalement décevants. Mais la machine reprend de plus belle en 1986, avec l’entrée de Nintendo, qui vient tout droit du Japon. Il débarque avec sa console Famicon, que les japonais s’arracheront, puis la Super NES (Nintendo Entertainment System). C’est dans ce contexte que le cultissime Super Mario Bros fait son entrée. Le monde du jeu vidéo ne serait probablement pas là ou il en est aujourd’hui si la grande marque japonaise et le petit moustachu à casquette n’avaient pas été de la partie. A sa sortie, la console NES, vendue à l’équivalent de 120 euros à l’époque, fait fureur. Super Mario, vu comme un jeu coloré et sympathique en diable, réconcilie le video game avec le grand public.
Le jeu le plus vendu du créateur Nintendo.
Atari, que Nintendo a mis hors jeu un moment, revient en force un an plus tard en imposant l’Atari 520 ST, un petit modèle mi-console, mi-ordinateur. Les sociétés vont s’approprier ce nouveau joujou pour concevoir des jeux, basés principalement sur le clavier et la souris. Ainsi les « god games » comme Populous ou Donjons et dragons envahissent le marché.
Enfin, quatre ans plus tard, c’est la révolution. La Game boy débarque, lancée par le géant qu’est devenu Nintendo. Dorénavant, la console est petite, légère et peut se transporter. On peut y jouer où on veut, quand on veut. Avec elle, le célèbre jeu-puzzle Tétris fait son apparition. Inventé quelques années plus tôt, en 1984, il explosera véritablement grâce au succès de la Game Boy. Aujourd’hui, Tetris existe en de nombreuses versions et il est l’un des jeu vidéo les plus joués au monde. Décliné à l’infini, il est maintenant disponible sur toutes les nouveautés technologiques: Internet, iPod, iPhone, iPad…
Le début des années 90 est considéré comme une des périodes les plus inventives dans l’industrie du jeu. Avec entre autres l’arrivée de la Super NES et la MegaDrive, qui lanceront des jeux à succès, aujourd’hui cultes: Street Fighter, Alone In the Dark, Dune… Nintendo invente ainsi les jeux de « genre »: stratégie, horreur, thriller, combat ou encore jeu de rôles (avec Final Fantasy 6, entre autres).
Face à l’omniprésence de Nintendo débarque un petit nouveau: le japonais Sony, et sa PlayStation, nouvelle révolution qui va propulser la 3D. Ce dernier veut donner une image plus adulte, plus sérieuse que la concurrence. Une nouvelle ère commence : désormais, le jeu vidéo ce n’est plus de la rigolade, c’est aussi pour les adultes. Les grands succès en trois dimensions ne vous sont certainement pas inconnus, on citera principalement: Final Fantasy 7, Tomb Raider ou WipeOut. Deux ans plus tard, la machine Sony fera encore plus fort avec sa Playstation 2, et remportera un énorme succès avec des jeux comme GTA et Call of Duty.
Un des premiers succès de la 3D.
Dix ans plus tard, chronique d’un succès annoncé: alors que tout le monde le croit sur le déclin, Nintendo frappe fort en présentant la Wii. Dans l’incroyable accélération des technologies, les systèmes évoluent. Avec la Wii, les manettes sont toujours d’actualité sauf qu’elles répondent aussi au mouvement des mains et des poignets, grâce au détecteur de mouvements. La Wii ressort les classiques de Nintendo mais lance aussi la mode de jouer en faisant du sport, du karaoké, de la danse, etc. C’est le début nouvelle ère encore pour l’industrie: maintenant, on joue en famille.
Aujourd’hui, avec les géants comme Apple ou Microsoft, l’histoire du jeu vidéo évolue sans cesse. Cela fait un bon moment que les jeux sont intégrés aux téléphones mobiles, et c’est à qui sortira la nouveauté du moment en premier. La puissance des Smartphones permet de télécharger toutes sortes de jeux (dits « casual games »). Apple a confirmé la tendance avec l’Appstore, sorte de méga base de donnée de jeux à télécharger, pour moins d’un euro, qui ont chacun leurs petits succès, durant un moment. La preuve en est avec des applications comme Angry Birds, qui n’est pas loin de devenir le jeu le plus vendu au monde (350 millions de téléchargements). Dans le même style, les réseaux sociaux comme Facebook possèdent aussi leur lot de jeux proposés comme Farmville ou Sims Social. Difficile donc aujourd’hui, même pour ceux qui n’ont jamais touché une NES ou une manette de leur vie, d’échapper aux jeux vidéo.
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