Critique

La Dame de Shanghai

Orson Welles signe l’un de ses chefs-d’oeuvre absolus, ponctué par une scène mythique de fusillade dans un palais des glaces.

LA DAME DE SHANGHAI, FILM NOIR D’ ORSON WELLES. AVEC ORSON WELLES, RITA HAYWORTH, EVERETT SLOANE. 1946. ****

Ce lundi 16 janvier à 20h35 sur Arte.

Présenté en ouverture d’une belle soirée « film noir » (avec, dans la foulée, Assurance sur la mort de Billy Wilder), cette oeuvre captivante ne cesse de fasciner. L’immense Orson Welles, encore auréolé de l’impact de son prodigieux Citizen Kane de 1940, y est présent tout à la fois devant et derrière la caméra. Il incarne un marin irlandais qui sauve une jeune femme agressée par des voyous. Le jeune homme se retrouvera bientôt employé d’un richissime avocat, sur le yacht de ce dernier… où il reverra la belle qu’il tira d’embarras. Une sombre machination plus tard, notre héros se verra embarqué dans une suite de mésaventures de plus en plus périlleuses et tordues… Welles s’offre une partenaire de choix en la personne de Rita Hayworth, dont le précédent film Gilda venait de faire l’une des plus glamour et des plus sulfureuses séductrices hollywoodiennes. La Dame de Shanghai n’en fut pas moins un échec commercial, compromettant la carrière de l’actrice et celle de son génial réalisateur. L’alchimie du tandem se révèle pourtant extraordinaire, dans un spectacle à énigme criminelle devenant un superbe exercice de style « noir ». Avec, pour point culminant, la très fameuse séquence de poursuite et de fusillade dans le décor trompeur d’un palais des glaces.

Louis Danvers

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