Critique scènes: danse virtuelle

© Hichem Dahes
Estelle Spoto
Estelle Spoto Journaliste

Dans Ludum, Anton Lachky prolonge l’atmosphère de son précédent Cartoon, destiné aussi au jeune public, en plongeant ses personnages dans « la réalité virtuelle ». Paradoxalement, le nombre de couches a tendance à diluer l’ensemble.

Rarement on avait vu dans un spectacle une entrée en matière aussi percutante. Ludum, dès que la lumière s’allume, se lance au grand galop dans une succession de mini-solos (une dizaine de secondes, tout au plus), rapides et combattifs, des quatre interprètes alignés au fond de la scène, sur les tambours effrénés du Ten Drum Art Percussion Group. Des bouffées d’énergie pure d’où se dégagent une saveur asiatique (le Ten Drum Art Percussion Group vient de Taïwan) et une impression de jeu vidéo à la Street Fighter, avec des personnages en attente qui donnent tout dans leurs courtes démos. Ça commence fort!

Avec l’arrivée d’un couple extravagant -robe de soirée argentée pour elle, costume rose sur santiags, chapeau de cow-boy et catogan pour lui-, on comprend que l’on assiste à une mise en abyme: les séquences de danse font partie d’un jeu (en latin: ludum) de réalité virtuelle que le duo va tester en direct. Pour ces deux-là, Anton Lachky, chorégraphe bien connu pour être un des cofondateurs du collectif Les SlovaKs, reprend les exagérations bouffonnes de Cartoon, sa précédente création et son premier spectacle pour le jeune public: Angel Duran met à profit toute la plasticité de son visage et ses talents de bruiteurs sur fond d’Ennio Morricone, tandis que Patricia Rotondaro s’exclame sur « cette haute technologie asiatique » dans un anglais appuyé et bourré de superlatifs.

Là où Cartoon séduisait avec sa forme audacieuse de danse pour les enfants (à partir de 6 ans), Ludum (à partir de 9 ans, il faut bien maîtriser la lecture pour suivre le texte projeté doublant l’anglais) complique la tâche en s’entortillant dans ses différents niveaux de réalité: la danse, le jeu, le public qui assiste à l’ensemble. On ne sait plus très bien où on est et on décroche un peu. Quoi qu’il en soit, on salue la fameuse performance des huit danseurs, de la grâce du cygne de Maria Manoukian aux accros hip-hop de Lewis « Sugar Boy » Cooke.

Ludum (à partir de 9 ans): le 24 octobre au Théâtre Marni à Bruxelles, www.theatremarni.com, le 5 mai au Théâtre Le Manège à Mons, www.surmars.be

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