Critique

[Critique ciné] The Sea of Trees (Nos souvenirs), Gus Van Sant essoufflé

Matthew McConaughey dans The Sea of Trees de Gus Van Sant © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

DRAME | Mélodrame se déployant entre Amérique et Japon, The Sea of Trees voit Gus Van Sant orchestrer une curieuse rencontre à l’ombre de la mort, omniprésente dans son cinéma.

Venant quatre ans après un Promised Land moyennement abouti, The Sea of Trees semble confirmer un certain essoufflement dans le chef de Gus Van Sant. Ecrit par Chris Sparling, le scénariste de Buried, le film raconte, entre Etats-Unis et Japon, l’histoire d’Arthur Brennan (Matthew McConaughey), un homme embarquant à destination de la forêt d’Aokigahara, aux pieds du mont Fuji, avec l’intention, comme d’autres avant lui, d’y mettre fin à ses jours. A peine a-t-il trouvé l’endroit propice qu’il rencontre Takumi Nakamura (Ken Watanabe), un individu blessé et désemparé au chevet duquel il va se porter. Et le duo d’entamer un échange singulier, l’un et l’autre se dévoilant peu à peu tandis qu’alentour, les éléments se déchaînent…

C’est à un hybride curieux et guère concluant que se livre ici Van Sant, embarquant le spectateur dans un survival improbable, qu’il assortit d’une réflexion philosophique ambitionnant d’embrasser quelque chose comme le sens de l’existence. Intentions que ne traduit que partiellement la réalité souvent indigeste de l’écran, s’attachant, à grand renfort de flash-back, à reconstruire les circonstances ayant conduit Brennan au bord du suicide, et démêlant les fils de sa relation compliquée avec sa femme Joan (Naomi Watts). Plus que la quête existentielle annoncée et se résumant pour l’essentiel à quelques lieux communs, il y a là un mélo appuyé à l’excès. Loin, en tout état de cause, de la grâce mélancolique à laquelle nous a habitués le réalisateur de Restless, auquel ce film fait penser dans ses meilleurs moments…

DE GUS VAN SANT. AVEC MATTHEW MCCONAUGHEY, KEN WATANABE, NAOMI WATTS. 1H50. SORTIE: 27/04.

Dans le Focus du 22 avril, notre interview de Gus Van Sant, son expo à Paris, la mort à l’oeuvre dans son cinéma…

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