Critique

Critique ciné: The Hunger Games 3, le chant du geai moqueur

Jennifer Lawrence dans Hunger Games - Mockingjay part 1 © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

AVENTURES | Après un Embrasement en forme de transition, Mockingjay, le troisième volet de la saga The Hunger Games, répond aux attentes, emmené par Jennifer Lawrence à la croisée d’enjeux divers.

Déboulée sur les écrans au printemps 2012, la saga The Hunger Games imposait aussitôt sa grammaire propre, reprofilant avantageusement les productions adolescentes tout en surfant habilement sur un air du temps volontiers post-apocalyptique, le charisme de Jennifer Lawrence achevant d’en faire un phénomène. De quoi engendrer divers ersatz plus (Divergente) ou moins (The Maze Runner) inspirés, en plus de ses suites annoncées, l’oeuvre de Suzanne Collins, matrice des films, se déployant en trois tomes, appelés à devenir une quadrilogie au cinéma. Suites dont la première, Catching Fire (L’Embrasement), si elle maintenait le cap, n’en laissait pas moins les spectateurs quelque peu sur leur faim, se bornant à reprendre peu ou prou les figures de l’original pour ce qui avait des allures d’épisode de transition.

Une rébellion par l’image

Un an plus tard, Mockingjay-Part I, le troisième chapitre de l’histoire, s’en vient donc fort à propos la relancer, sonnant le signal d’une révolte (le titre français du film) que le deuxième volet semblait vouloir s’évertuer à différer. Si elle reste sous le joug du Capitole et du président Snow (Donald Sutherland), divers coups d’éclat et la destruction du dôme de l’arène des Jeux ont en effet changé la face de Panem. Lorsque Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence) émerge de ces luttes passées au coeur du District 13, c’est pour découvrir que son courage pourrait avoir fait des émules. Et que la présidente Coin (Julianne Moore), leader de ce maquis souterrain, entend bien faire d’elle le symbole d’une rébellion passant aussi par l’image, « geai moqueur » à même de fédérer les différents districts contre une autorité totalitaire. Le début d’un combat sans merci, Snow et ses séides étant prêts à tout et plus encore pour préserver leur pouvoir, et détenant en Peeta Mellark (Josh Hutcherson), partenaire de Katniss dans les Hunger Games antérieurs, un otage de choix…

Comme les deux premiers volets de la saga, Mockingjay s’inscrit au confluent d’enjeux intimes et politiques, dans une dynamique par moments un peu simpliste. Pour autant, ce récit d’action et d’aventures ne manque pas de souffle, qui ajoute à ses divers morceaux de bravoure, enchaînés rondement au gré d’une intrigue resserrée, un élan frondeur dont la résonance déborde le cadre du film. Une dimension actée, sinon amplifiée, par le recours systématique aux outils de la manipulation et de la désinformation, et puissamment incarnée par Jennifer Lawrence, impeccable, qu’encadrent remarquablement les Julianne Moore, Woody Harrelson ou autre Philip Seymour Hoffman, dans son ultime apparition à l’écran. Suivant le rythme propre aux franchises cinématographiques, le dénouement se fera attendre encore un an. Le temps, pour le chant du geai moqueur, de gagner encore en amplitude…

  • De Francis Lawrence. Avec Jennifer Lawrence, Julianne Moore, Philip Seymour Hoffman. 2h03. Sortie: 19/11.
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