
[Critique ciné] Missing Link, sympa sans être génial
ANIMATION | Cinquième long métrage en dix ans pour Laika, le studio d’animation basé près de Portland, Oregon.
Signé en solo par l’un des deux réalisateurs de ParaNorman (2012), Missing Link s’écarte comme Kubo (2016), son fantastique prédécesseur, des univers gothiques à la noirceur assumée développés originellement, de Coraline (2009) à The Boxtrolls (2014). Évoquant aussi bien Le Tour du monde en quatre-vingts jours et Tintin au Tibet que la franchise Indiana Jones, le film envoie un aventurier sans peur, Sir Lionel Frost, playboy excentrique spécialisé dans les créatures mythiques, sur la trace d’un sasquatch solitaire: Monsieur Link. Chaînon manquant entre le singe et l’homme, ce dernier, surprenant vestige de l’évolution, initie une odyssée faite de danger et d’amitié en quête d’une civilisation perdue de yétis dans l’Himalaya… À cette histoire rocambolesque à souhait répond un scénario hélas en déficit d’idées fortes. Si l’animation en stop motion (image par image) fait à nouveau des merveilles -classique, l’ultime séquence d’action est à couper le souffle-, il manque un grain de folie, en effet, à ce long métrage élégant mais bavard dont la valeur tient davantage à son humour le plus littéral qu’à cet enjeu commun à tous les films d’animation du moment: trouver sa place dans le grand monde. Sympa, sans jamais être génial.
De Chris Butler. Avec les voix de Hugh Jackman, Zach Galifianakis, Zoe Saldana. 1h35. Sortie: 10/04. ***
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