Critique

Britney: For the Record

L’histoire est malheureuse: baby star puis superstar, la lolita de la pop a connu de tels déboires que son aura est irrémédiablement entâchée, et sa santé mentale aussi. On l’a vue se raser le crâne sous l’objectif des paparazzis, attaquer un photographe au parapluie, se goinfrer, se marier bourrée, enfler, dégonfler, délaisser ses bébés…

BRITNEY: FOR THE RECORD, DOCUMENTAIRE DE PHIL GRIFFIN ET ANDREW FIELD. ***
Ce samedi 21 avril à 22h10 sur Arte.

Britney Spears vit la célébrité comme une aliénation. Ce reportage montre à quel point elle sous-estime encore son enfermement -Lady Di, à côté, c’était de la gnognotte.

C’est pourtant un documentaire de commande. A sa demande, une équipe a suivi son quotidien durant 60 jours -ceux de son « come-back », en 2008. Elle n’aime pas ce mot, elle n’a pas l’impression qu’il lui correspond. Effectivement, plus que de retour, on peut parler de réhabilitation. Britney voulait un film où elle pourrait raconter qui elle est vraiment. Le voici, une heure de star system face B, de coulisses, de larmes.

Elle chique comme une routière, elle est parfois laide (même apprêtée), bouffie par la déprime, vulgaire… Mais il est impossible de ne pas ressentir pour l’interprète de Baby One More Time une profonde sympathie au vu de ces images, tant elle semble subir une vie taillée pour une autre. Pour Lady Gaga, par exemple, pour Madonna. Mais pas pour elle. D’ailleurs Britney, c’est l’anti Lady Gaga. Elle ne contrôle rien, elle ne décide rien, elle est la poupée de chiffon d’un entourage plus ou moins bien intentionné. Elle chante, elle ne sait faire que ça, c’est tout.

A travers ces deux mois à ses côtés, ce sont toutes les dérives du star system qui sont mises en lumière, qui transforment une « cool chick » (c’est elle qui le dit) en une créature de freak show, effrayante et effrayée. Tristement éclairant.

Myriam Leroy

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