Brésil: La colère populaire anti-Coupe du monde en 10 graffitis
Dans une semaine, la ville la plus peuplée d’Amérique latine accueillera la Coupe du Monde de foot. Si une partie de sa population se réjouit de ce coup de projecteur international, la frange la plus pauvre s’indigne du coût de l’organisation, qui devrait atteindre les 11 milliards de dollars. Sans compter le déplacement de plus de 4000 familles, dans la ville seule de Sao Paulo. Tandis que les entreprises privées raflent les marchés et perçoivent les profits, les habitants les plus démunis se voient expulsés hors des villes; cette ségrégation vient encore renforcer les inégalités sociales existantes. Un fossé que même le football, passion nationale et unificatrice, ne peut combler.
Mais si le peuple ne peut faire entendre sa voix, il est encore maître de ses rues. Plusieurs villes brésiliennes ont donc assisté, impuissantes, à la naissance de l’expression artistique de la grogne populaire: la peinture murale. Un art de rue qui s’est répandu comme une trainée de poudre, après l’apparition, le 10 mai dernier, d’une oeuvre contestataire de la Coupe du Monde, sur les murs d’une école de Sao Paulo. Son auteur n’est autre que le street artist Paulo Ito. Celui-ci a déclaré au magazine américain Slate: « La vérité, c’est qu’il y a tellement d’injustice au Brésil qu’il est difficile de savoir par où commencer. »
À cette heure, la peinture a fait le tour du monde, et a été partagée plus de 50.000 fois sur Facebook. Un geste qui en dit long sur le regard que l’opinion internationale pose sur la gestion de la situation par les autorités brésiliennes.
« Je ne voulais pas dire que rien n’est fait pour combattre la pauvreté, mais nous avons besoin de montrer au monde que la situation n’est toujours pas résolue. » Paulo Ito, 36 ans.
Graffiti vandalisé, représentant la star nationale de football Neymar da Silva Santos Júnior, affublé d’une cagoule utilisée par les membres du groupe anarchiste Black Bloc. Rio de Janeiro.
« FIFA go home » (« Fifa, rentre chez toi »). Rio de Janeiro.
Graffiti réalisé par des membres de l’OPNI, mouvement artistique contestataire brésilien. Favela de Vila Flavia, Sao Paulo.
Graffiti du Metro Mangueira. Favela proche du stade Maracana, Rio de Janeiro.
Une oeuvre signée « Beto »
« f**** the world Cup » (« La coupe du Monde, on t’em****)
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