Critique

Biutiful

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MÉLODRAME | Avec Biutiful, Alejandro Gonzales Inarritu s’attèle à un mélodrame intime en prise sur la disgrâce du monde. Un film aussi fort que la prestation de Javier Bardem, par un réalisateur plus concerné que jamais.

Changement de cap pour Alejandro Gonzalez Inarritu, le réalisateur de Babel qui, faisant le deuil de sa collaboration avec le scénariste Guillermo Arriaga, abandonne également les récits choraux à la narration éclatée pour s’attacher au destin d’un homme dans une mégalopole d’aujourd’hui, Barcelone.

Cet homme, c’est Uxbal (Javier Bardem), le père aimant mais inconséquent de deux enfants, et par ailleurs l’intermédiaire de commerces odieux, faisant son miel de l’immigration clandestine. Emporté dans la tourmente de la vie, Uxbal est également hanté par la mort, omniprésente, lui qui tutoie les esprits, et que ronge un cancer dont la progression, inexorable, renvoie à la gangrène qui prolifère alentour.

À sa rencontre, Alejandro Inarritu livre un mélodrame assumé, un film fiévreux, en prise sur la douleur de cet individu pétri de contradictions et de culpabilité comme, au-delà, sur celle du monde. Vaste et ambitieux programme, dont l’on regrettera qu’il soit administré d’une main fort lourde, le réalisateur surlignant chaque intention d’un film déjà bien chargé par ailleurs. Si le risque d’indigestion guette par endroits, c’est sans aller toutefois jusqu’à oblitérer l’intérêt d’un Biutiful transcendé par un Javier Bardem que l’on ne saurait mieux qualifier que de phénoménal. Toute d’intensité frissonnante, son incarnation d’Uxbal se devait de déboucher sur le prix d’interprétation à Cannes.

Biutiful, mélodrame de Alejandro Gonzalez Inarritu, avec Javier Bardem, Maricel Alvarez, Eduard Fernandez. 2h18.

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Jean-François Pluijgers

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