Critique

Battlefield 1, loin du FPS bas du front qu’on pouvait craindre

Battlefield 1 © Electronic Arts
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

La brève campagne solo de Battlefield 1 prouve que l’image de la guerre a bien évolué derrière les joysticks.

Sur la liste des ingrédients d’un jeu vidéo, des termes comme « Guerre Mondiale« , éditeur à « blockbusters » et « first-person shooter » se soldent souvent par une action bas du front. Dernier-né d’une dizaine d’épisodes principaux et d’une armée d’extensions, Battlefield 1 échappe miraculeusement aux sidérantes platitudes des conflits armés du gaming. Au diable la bravoure et la camaraderie à bon marché. La campagne solo de cette production événement glisse notamment le gamer dans la peau d’un soldat prêt à achever -à coups de planche en bois- un compagnon blessé, pour traverser indemne une ligne ennemie.

Cette scène illustre à quel point le manichéisme n’existe pas dans le vocabulaire des Danois de DICE. Sans despote moustachu à éliminer côté allemand, la Première Guerre mondiale échappe d’ailleurs, plus que la Seconde, aux notions de bien et de mal. La Der des Ders du studio danois va même plus loin puisqu’elle explore des cases méconnues de son tragique calendrier. En cinq tranches de vie, ou plutôt de mort, on comprend que des soldats noirs américains ont participé à la boucherie. On réalise, à cheval, que la révolte arabe de 1916 contre l’Empire ottoman a été alimentée par les Britanniques -dont Lawrence d’Arabie.

Traversant également les Alpes italiennes et le centre-ville d’Amiens, le FPS jongle comme de coutume avec des phases de pilotage de tanks et d’avions. Percer des cumulus zébrés de rayons crépusculaires, s’y cacher avec son biplan, puis finalement se cracher sur un zeppelin pour terminer sa mission à pied… les scènes hollywoodiennes s’enfilent mais sont plus réservées que dans un Call of Duty. Essayer de repérer des soldats dans un nuage de poussière et une pluie de débris suivant l’explosion d’un mortier prouve que les incroyables effets de lumière du jeu servent même au gameplay.

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Dinky Toys en feu

Pompés sur les combats de chasseurs de Star Wars Battlefront, les dogfights de BF1 n’esquivent pas pour autant les turbulences. Les mouvements du viseur en léger décalage avec les déplacements de l’appareil rendent les phases de tir énervantes. Impossible aussi de verrouiller l’adversaire. Côté tank, le jeu a beau expliquer que les modèles d’époque n’étaient pas fiables, celui du gamer ne tombe jamais en panne en pleine partie. Seul incident technique: l’intelligence artificielle des soldats qui restent plantés et tirent à la carabine face au blindé du joueur.

Loin d’être fondamentalement handicapants, ces cafouillages s’oublient vite face aux missions FPS, furieusement captivantes. Battlefield 1 offre ainsi diverses approches possibles d’une même mission. Foncer dans le tas ou serpenter dans les fourrés pour poignarder des Allemands dans le dos, après les avoir préalablement marqués (pour suivre leurs déplacements): on nage en terrain connu (merci Far Cry 3) mais la machine tourne bien. Le refrain est désormais classique. La courte campagne solo de Battlefield 1 sert d’entraînement au gargantuesque mode multijoueurs du jeu. Une invitation irrésistible…

ÉDITÉ PAR ELECTRONIC ARTS ET DÉVELOPPÉ PAR DICE, ÂGE: 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 4 (VERSION CHRONIQUÉE) ET XBOX ONE. ****

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