Critique

Assassin’s Creed Syndicate: la révolution attendra

Dans Syndicate, le nouvel Assassin se retrouve à Londres en pleine époque victorienne. © Ubisoft
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Assassin’s Creed plonge dans le bouleversement industriel qui marqua l’Angleterre du XIXe siècle; une immersion paradoxalement frileuse au changement

Le numérique lézarde tous les domaines de notre quotidien (Airbnb, Uber…), si bien que d’aucuns parlent d’une troisième révolution industrielle, dont l’économie partagée devrait remodeler l’organisation de notre société. Maître ès divertissements digitaux, Ubisoft jette son Assassin’s Creed Syndicate dans les bouleversements techniques et sociaux qui secouaient, eux, l’Angleterre du XIXe siècle. Le titre développé par l’aile québécoise de l’éditeur français quitte ainsi la Révolution française de son précédent A.C. Unity pour rejoindre celle qu’a connue Londres en pleine époque victorienne.

La révolution industrielle britannique et sa noirceur contaminaient avec talent une poignée de productions gaming ces dernières années. Contrairement aux uchronies de Dishonored ou Fable 3, A.C. Syndicate traite toute-fois cette période charnière de l’Histoire avec un certain réalisme. Dans sa capture de la ville aux mains des templiers (encore eux!), le gamer croisera ainsi Dickens, Marx et Darwin. Pas de doute, de la modélisation de Londres à son atmosphère fumante et rouge brique, le nouvel Assassin roule comme un voyage organisé. Le trip immersif et diablement bien documenté qui a fait le succès de la saga est assuré. Pas question cependant de sortir des sentiers battus ici.

Métro, boulot, dodo

Sous la capuche de Jacob ou Evie, deux jumeaux privilégiant respectivement des approches bourrines et furtives en mission, on explore ainsi une capitale britannique articulée comme un monde ouvert tacheté d’objectifs de diverses importances. « GTA, es-tu là? » La question plane d’autant que des courses-poursuites en calèche et des séances de voltige (où l’on saute d’un toit à l’autre) apparaissent pour la première fois. Rien de transcendant néanmoins, car Assassin’s Creed craint la nouveauté, comme un orphelin du XIXe la faim.

On saute donc de toits en poutres sans peine. Sans émotion surtout, car on colle comme une mouche sur chaque paroi et corde tendue. On prend de la hauteur aussi pour observer des ennemis et s’infiltrer intelligemment dans leur repaire. Offrant toujours une approche en finesse, Assassin’s Creed passe subitement à la baston pour qui se fait repérer. S’engage alors un corps-à-corps se résumant à du martelage de manette claudiquant entre coups normaux et tentatives de briser la défense adverse. Quelques Quick Time Events aussi.

Traversé de quelques subtilités qui permettent notamment de faire fuir des gardes lorsqu’on assassine discrètement leur chef, Assassin’s Creed Syndicate habille son joli costume de nouveaux artefacts un peu vains. Gérer son propre gang des Rooks se limite à diriger leurs compétences et à obtenir un soutien de muscles en mission. Un grappin permet aussi de se hisser en hauteur, voire de tirer une tyrolienne entre deux toits pour apporter un peu de fraîcheur à l’ensemble. Pas de quoi déchaîner les passions. Pour la révolution, on repassera.

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