Critique

À la télé ce vendredi soir: Michel Galabru, l’inclassable

Michel Galabru © DR
Massimo Urbinati Journaliste

« Ah, j’en ai fait des navets, des films extraordinairement cons! Mais que voulez-vous, il faut bien manger, payer ses impôts », avoue Michel Galabru, d’un large sourire complice.

Autoflagellation d’un homme aussi modeste que talentueux. En compétition avec Delon, Depardieu et Dewaere, le comédien fut d’ailleurs en 1977 récompensé d’un César pour son rôle de prisonnier dans Le Juge et l’Assassin de Bertrand Tavernier. Ce même Tavernier qui le définit affectueusement comme un homme qui ne semble pas avoir été atteint par « les saletés du métier ». On le croit sur parole. Yeux dans les yeux avec le réalisateur de ce documentaire Michel Guillerm, l’acteur revisite tendrement enfance, famille et carrière, non sans cette ironie qui continue de le caractériser. Un sens inné de la dérision contrebalancé par la façon dont il prend au sérieux son métier, respecte les textes (il est homme de théâtre, également auréolé du prestigieux Molière) et admire les auteurs et monstres sacrés, Jean Gabin ou Sacha Guitry, éternelle idole qu’il évoque les yeux brillants. Le seul personnage dans lequel Galabru ne semble pas se fondre, c’est au final celui d’un homme de 91 ans à la retraite. On le retrouvait d’ailleurs toujours cette année sur les planches avec Les Diablogues de Roland Dubillard. « Dans ma tête, je suis encore un enfant. Je considère les hommages comme déplacés! », résume-t-il. C’est pourtant bien de cela, en toute simplicité et humilité, qu’il s’agit ici.

  • DOCUMENTAIRE DE MICHEL GUILLERM.
  • Ce vendredi 24 octobre à 23h15 sur La Une.

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