Critique

[à la télé ce soir] The Righteous Gemstones (saison 2)

© DR
Nicolas Bogaerts Journaliste

Pour sa deuxième saison, la comédie dérégulée signée Danny McBride qui jette le business du gospel évangéliste dans le bain d’acide y plonge aussi allègrement la famille. Elle déboîte ses haines rentrées, ses chamailleries, ses hiérarchies.

À la manière d’un Succession chez les bigots, The Righteous Gemstones tacle les dysfonctionnements familiaux et le ruissellement toxique de l’autorité patriarcale, incarnée par le Dr. Eli Gemstone (John Goodman). La petite entreprise très lucrative, où l’absence de surmoi tient lieu d’Évangile, a fait des éternels enfants pourris Jesse (Danny McBride), Kelvin (Adam DeVine) et Judy (Edi Patterson) des parvenus dont le mauvais goût affiché n’a d’égal que la vénalité et l’inadaptation sociale. Après une première saison fort rigolote, la deuxième met le pied au plancher et aborde quelques thèmes plus complexes (les ruptures générationnelles, la réalisation personnelle, la dangereuse course au profit du bien-être) promis à des embardées comiques parfois étonnantes: une tentative de fuite en Tesla finit en allégorie du lamentable chacun pour soi et de la dépendance absurde à la technologie. Le ridicule élevé à une telle verticale est heureusement calibré par des dialogues finement ciselés, empêchant les situations de passer par-dessus bord, et un casting parfaitement taillé pour l’outrance.

Série créée par Danny McBride. Avec John Goodman, Danny McBride, Adam DeVine. ***(*)

Jeudi 31/03, 20h30, Be 1.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content