Critique

[à la télé ce soir] The Good Lord Bird

© WILLIAM GRAY/SHOWTIME
Nicolas Bogaerts Journaliste

Historiquement complexe, intelligente, violente, engagée, tortueuse, The Good Lord n’est pas la série la plus accessible de ce début d’année, mais sa cinématique saisissante et la performance de Hawke en font une première et excellente surprise.

Dans l’Histoire américaine, John H. Brown joue un rôle ambivalent: cet ardent militant -blanc- de l’anti-esclavagisme a mené en 1858-1859 une série de raids dans les États du Sud, visant à encourager le soulèvement massif des esclaves. Son ardeur à la tâche et son tempérament de prédicateur auraient contribué à allumer la mèche de la guerre de Sécession. Ethan Hawke s’est emparé du roman qu’en a tiré James McBride et, par la même occasion, d’un des plus grands rôles de sa carrière. Il y joue un Brown allumé, incandescent, habité, écumeux, qui mène sa bande de vengeurs durant les combats abolitionnistes qui ont embrasé le Kansas et le Missouri. Au commencement, Brown prend sous son aile un jeune esclave, Henry, (Joshua Caleb Johnson), improbable témoin grimé en fille qui apprend « à lire la Bible et tenir un pistolet » sans trop savoir ce qu’est cette liberté si chérie dont s’enivre son blanc sauveur. Les dialogues conservent toute la richesse d’une langue gonflée de références bibliques, de mystique messianique et humaniste, et la réalisation porte sa dramaturgie jusqu’aux frontières de l’aventureux et du tragique. Historiquement complexe, intelligente, violente, engagée, tortueuse, The Good Lord n’est pas la série la plus accessible de ce début d’année, mais sa cinématique saisissante et la performance de Hawke en font une première et excellente surprise.

Série créée par Ethan Hawke et Mark Richard. Avec Ethan Hawke, Hubert Point-Du-Jour. ****

Samedi 16/01, 20h30, Be Séries.

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