Critique

[À la télé ce soir] Snowfall (saison 3)

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Nicolas Bogaerts Journaliste

Durant ses deux premières saisons, Snowfall a documenté l’entrée discrète de Franklin Saint dans le deal de crack à Los Angeles, au début des années 80, et sa marche fulgurante vers le sommet du game. Opérant légèrement en mode choral, la série bifurque vers d’autres pans du problème: les cartels sud-américains, le jeu trouble des agences fédérales (DEA, CIA) en pleine guerre froide, les forces de l’ordre impuissantes à empêcher l’hécatombe (overdoses et règlements de compte). Ce troisième volet est celui où Franklin, après son temps en prison, commence à percevoir les conséquences de son ascension et les effets destructeurs qu’elle engendre auprès de son entourage. C’est tout l’échiquier, du producteur au consommateur en passant par les agents de la CIA (Teddy et son équipe) qui va être secoué. Les bandes rivales se déclarent une guerre sanglante, et le gouvernement prend enfin la mesure de l’épidémie de crack. Si l’ambition de John Singleton, le créateur, a été de rendre palpable la complexité et la virulence du trafic et de son économie, son récit manque parfois de souplesse, tant il se découpe en scènes trop courtes, dans une cadence rigide qui dilue les tensions et les enjeux, quand on voudrait qu’il s’appuie davantage sur son sens de l’image et le jeu incarné de ses acteurs.

Série créée par John Singleton. Avec Damson Idris, Carter Hudson, Isaiah John. ***

Vendredi 3/4, 20h30, Be Séries.

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