Critique

[À la télé ce soir] Silicon Valley (saison 6)

© Dr
Nicolas Bogaerts Journaliste

Cette sixième livraison est la dernière pour Richard et Pied Piper, la start-up qu’il a incubée dans le salon de son ami T.J. avant de la faire grandir et gravir les échelons de la Tech, en compagnie d’une équipe de geeks purs et durs, aussi admirablement croqués que bouffis d’ego. Avec beaucoup de malice, d’intelligence et un certain sens de la farce, Mike Judge (le papa de Beavis & Butt-Head) a réussi à faire de la start-up nation une matière à rire, intelligente et potache, en décortiquant son langage, ses us et coutumes, son fonctionnement, ses coups de génie, ses obsessions créatrices et ses failles éthiques, ses vanités et ses comportements sociopathes. Mais alors que, précédemment, le scénario avait soigneusement évité les grandes questions sociétales nées de l’avènement du Big Tech, cette dernière saison choisit de les regarder en face. Quelques mois à peine avant que Mark Zuckerberg se fasse cuisiner en commission parlementaire par Alexandria Ocasio-Cortez, le premier épisode avait prévu, visionnaire, une scène similaire: Richard (excellent Thomas Middleditch) face au Sénat américain, répondant fébrilement aux questions portant sur la protection des données. Tout est prêt pour un démontage jubilatoire et drôlatique… Sauf que, si le pistolet est chargé, le coup ne part pas encore, retardé épisode après épisode par des intrigues d’open space et de rivalités de performances. C’est finement observé et écrit, admirablement joué, mais encore un peu inoffensif.

Série créée par Mike Judge, John Altschuler et Dave Krinsky. Avec Thomas Middleditch, Josh Brener, Martin Starr. ***(*)

Jeudi 26/12, 20h30, Be 1.

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