Critique

[à la télé ce soir] Queen Lear: les vies d’Amanda Lear

© Teo Sizun
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Née fille ou garçon? À Saïgon ou à Hong Kong? En 1950 ou en 1939? Amanda Lear a entretenu soigneusement le mystère toute sa vie durant.

Sa capacité à garder le secret n’a sans doute d’égale que sa faculté à se réinventer. Peintre, muse, chanteuse, comédienne, animatrice… Le documentaire de Gero von Boehm tire le portrait d’une femme au physique singulier et androgyne qui a étudié les Beaux-Arts à Paris, a été repérée par une agence de mannequins et été la muse de Dalí. Une génie comme lui de l’autopromotion qui est devenue reine d’un style qu’elle détestait, le disco, a fait carrière à la télévision (surtout italienne) et a failli jouer dans le Dune de Jodorowsky. Agrémenté par les témoignages de quelques-uns de ses proches comme Jean-Paul Gaultier et Macha Méril, Queen Lear a des allures d’autoportrait. Parce que c’est surtout Amanda qui se raconte. Ses complexes à l’adolescence, son visage qui attire l’attention des publicitaires, sa carrière de mannequin dans le Swinging London. Drogue, musique et psychédélisme… Elle épilogue sur son aventure avec Brian Jones, dont la mort la hantera longtemps, ses quinze ans avec Dalí, l’excentrique Catalan, Bowie qui l’a mise sous contrat et lui a payé des cours de chant. Mais aussi sa présence sur la pochette du For Your Pleasure de Roxy Music et sa panthère noire en laisse qui s’est endormie à cause des calmants. Savoureux.

Documentaire de Gero von Boehm. ***(*)

Vendredi 25/02, 22h25, Arte.

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