Critique

[À la télé ce soir] Quatre rois

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Nicolas Bogaerts Journaliste

Scrutant les troubles et les phobies de jeunes en rupture de tout, Theresa von Eltz réalise leur portrait un peu à la manière d’un Breakfast Club.

Lara, Alex, Timo et Fedja souffrent de dépendances multiples, d’agressivité, s’automutilent… Autant de symptômes révélateurs des traumatismes que ces quatre adolescents se trimballent dans la vie et, ces derniers temps, dans les couloirs d’une institution psychiatrique où ils trainent un spleen qui colle aux dents. Jusqu’à ce soir de Noël qu’ils sont contraints de passer ensemble, et qui va tout changer. Scrutant les troubles et les phobies de ces jeunes en rupture de tout, Theresa von Eltz réalise leur portrait un peu à la manière d’un Breakfast Club (John Hugues, 1985). Pas original, mais d’une justesse sidérante. Rarement l’adolescence et le droit qu’elle a de vivre ses troubles auront eu une si efficace avocate. Alors qu’ils sont pris en charge par le Docteur Wolff, ses méthodes peu orthodoxes leur donnent un espace de liberté qui va les bouleverser et leur ouvrir un chemin miraculeux vers la résilience, pavé de colères, de tristesses, de résistances et de mélancolie. La réalisation audacieuse de von Eltz est en symbiose avec son sujet, raconté en mode initiatique: comment, à l’orée de l’âge adulte, trouver sa juste place et honorer ses propres fêlures, en les découvrant comme des portes pour échapper au gouffre. Mention spéciale pour Paula Beer (révélée dans Franz de François Ozon), aux divines et salvatrices bravades.

Téléfilm de Theresa von Eltz. Avec Jella Haase, Moritz Leu, Jannis Niewöhner, Paula Beer, Clemens Schick, Anneke Kim Sarnau. ***(*)

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