Critique

[à la télé ce soir] Mon vieux

© CAMÉRA SUBJECTIVE / ALEXANDRE AMIEL
Massimo Urbinati Journaliste

Est-ce que je suis prêt à être oublié par mon père? Voilà la question qui a inévitablement dû bousculer Élie Semoun.

« Quand tu accompagnes quelqu’un dans la maladie d’Alzheimer, il meurt deux fois. » La première lorsqu’on le sent sombrer. La deuxième lorsqu’on le voit disparaître. De son propre aveu, la connexion qu’Élie Semoun a entretenue avec son père, Paul, s’est bâtie sur une dualité amour-haine. Afin de progresser dans sa marche vers le deuil, le fils prend alors le père par la main, et c’est chemin faisant que la filiation tend à s’inverser. Afin de l’aider à renouer avec ses souvenirs, du moins ceux que la maladie tolère encore, Élie crapahute avec son paternel dans ce qui ressemble à un périple initiatique à rebours. Au travers de ce documentaire signé par Marjory Déjardin, dont l’oeuvre mérite le détour, se pose la question de la contrainte des aidants et de la nécessité de ne pas se laisser ronger tout autant que le malade. Et que in fine, le désir de rallumer la flamme de celui qui part peut aussi nourrir celle de celui qui reste.

Documentaire de Marjory Déjardin. ***(*)

Lundi 22/02, 21h05, La Trois.

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