Critique

[À la télé ce soir] Les Variations de Casanova

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Nicolas Bogaerts Journaliste

Entouré d’un casting prestigieux, John Malkovich glisse d’ellipses en mises en abyme avec l’aisance d’un jeune gandin et la gravité fêlée qui lui va si bien.

Ça va pas fort, pour Casanova. Il végète, gamberge sur son âge avancé. L’arrivée d’Elisa von der Recke peine à vernir son quotidien d’un peu de fantaisie. Le vieux libertin en a-t-il encore suffisamment sous le coude? Entouré d’un casting prestigieux mêlant acteurs (Fanny Ardant, Veronica Ferres) et voix d’opéra (les sopranos Miah Persson, Anna Prohaska, le ténor Jonas Kaufmann) dans un format hybride, John Malkovich glisse d’ellipses en mises en abyme avec l’aisance d’un jeune gandin et la gravité fêlée qui lui va si bien. Brisant les murs du théâtre et de l’opéra (celui de Mozart), ces Variations de Casanova au lyrisme léché et iconoclaste sautent de la fresque historique à la mise en scène moderne, des voluptueuses envolées vocales aux questionnements philosophiques sur le désir, le plaisir, la mort… Tout comme Casanova, Michael Sturminger semble refuser de choisir entre les formes qu’il caresse et laisse ses images et ses acteurs souffrir d’une trop grande agitation. Qui trop embrasse mal étreint?

TÉLÉFILM DE MICHAEL STURMINGER. AVEC JOHN MALKOVICH, VERONICA FERRES, FLORIAN BOESCH, MIAH PERSSON ET FANNY ARDANT. ***

Ce jeudi 13 avril à 23h25 sur Arte.

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