Critique

[À la télé ce soir] Laëtitia

© J. Prébois/CPB Films/L'Île Clavel/France TV
Nicolas Bogaerts Journaliste

L’affaire avait mobilisé en 2011 les rédactions et exacerbé l’interventionnisme du président Sarkozy. La disparition de la jeune Laëtitia, 18 ans, et l’inculpation de son meurtrier, Tony Meilhon, ont eu des répercussions bien au-delà du cercle familial. Inspiré par le livre Laëtitia ou la fin des hommes d’Ivan Jablonka (Prix Médicis en 2016), Lestrade, connu pour son documentaire Un coupable idéal (Oscar en 2002), examine avec beaucoup de sobriété l’impact de la disparition de Laëtitia sur sa famille et sa soeur jumelle Jessica. Il ausculte aussi le travail de la police, les services sociaux, le système judiciaire et n’est pas tendre avec l’opportunisme d’un gouvernement prompt à nourrir sa croisade politique. Jablonka voulait rendre palpable, dans son livre, « un certain état de la société ». Lestrade lui donne corps de manière bouleversante, levant le voile sur les secrets de famille, le sexisme, les projections mortifères et le destin atrocement banal d’une jeune femme broyée entre son prédateur et les charognes qui rongent sa mémoire.

Minisérie créée par Jean-Xavier de Lestrade. Avec Alix Poisson, Sam Karmann, Kévin Azaïs. ***(*)

Mercredi 29/1, 20h20, La Une.

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