Critique

[À la télé ce soir] Dexia, la faute à personne

Yves Leterme © DR
Massimo Urbinati Journaliste

Comment en est-on arrivé là? Catherine Le Gall et Alain de Halleux, dans cette magistrale enquête des deux flancs de la frontière, affrontent les fantômes du passé.

Septembre 2008. La crise des subprimes met en péril la finance internationale. Lorsqu’elle traverse l’Atlantique, elle cogne de plein fouet les banques européennes. Parmi celles-ci, la franco-belge Dexia, spécialiste du financement des collectivités locales. Comment en est-on arrivé là? Catherine Le Gall et Alain de Halleux, dans cette magistrale enquête des deux flancs de la frontière, affrontent les fantômes du passé. En 1996, le Crédit Communal de Belgique et le Crédit Local de France fusionnent et donnent naissance à Dexia. « À peine mariés, les jeunes parents feront aussitôt chambre à part. » Une avide stratégie de croissance internationale et des emprunts toxiques somme toute hasardeux produiront des résultats catastrophiques. En camouflant soigneusement les risques, la banque déshonore royalement le sens de service public qui était sa marque de fabrique. Le krach, inévitable, contamine et plombe les collectivités pour des années. Les États mettent la main à la poche, mais le mal est fait. La crise grecque achèvera les dernières illusions et le portefeuille du contribuable. On vous passe les chiffres. Car ce reportage, diablement ficelé, donne le tournis. Le ton, à l’avenant, par un irrésistible sens de la formule, vulgarise parfaitement le propos et donne un éclairage implacable sur cette calamité tant financière que sociale. Brillant.

DOCUMENTAIRE DE CATHERINE LE GALL ET ALAIN DE HALLEUX.

Ce mercredi 14 septembre à 22h15 sur La Une.

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