Critique

[À la télé ce soir] Branchez les guitares (It Might Get Loud)

Jack White, The Edge et Jimmy Page © First International Production
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Jimmy Page, The Edge et Jack White: trois légendes du rock réunies dans un documentaire du réalisateur oscarisé David Guggenheim.

Jimmy Page, The Edge et Jack White. Led Zeppelin, U2 et les White Stripes. Ce ne sont pas deux mais trois légendes du rock, trois des derniers guitar heroes, trois pans entiers de l’histoire de la musique, que le réalisateur Davis Guggenheim, oscarisé un an plus tôt pour son documentaire sur Al Gore et le changement climatique (Une vérité qui dérange), a réuni en 2008 dans son film Branchez les guitares. Une triple rencontre au sommet, transgénérationnelle et électrique donc, pour raconter de manière subjective l’instrument le plus indéniablement rebelle de la pop et du rock.

Au-delà de les filmer en train de taper la discute, partager leur expérience de gratteux, leur relation fusionnelle avec cette guitare qui les démange, ou étonnamment en train de jouer ensemble I Will Follow et Dead Leaves and the Dirty Ground, Guggenheim a suivi chacun d’entre eux dans son intimité. Jimmy Page, qui a pour la première fois ouvert la porte de chez lui à des caméras, repart sur les traces des enregistrements de Led Zep et nous promène avec une passion enfantine dans sa collection de disques. The Edge retourne dans la salle de répète et le lieu de ses premiers concerts. Quant à Jack White, il se fabrique une gratte au milieu des vaches avec un bout de bois, un fil barbelé et une bouteille en verre de Coca. Particulièrement bien mis en images entre Headley Grange où fut composé Stairway to Heaven, Dublin et le Tennessee, Branchez les guitares se prête aux confidences.

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Tandis que Page avoue avoir joué sur la musique de Goldfinger et comme musicien de studio pour les Kinks, White, né dans une famille de dix mioches où l’on se bouscule et où l’on partage, se souvient de son adolescence dans un quartier mexicain où tout le monde n’écoutait que des DJ et des rappeurs, de la house et du hip hop. Il se remémore sa découverte de Son House, son boulot dans un atelier de tapisserie où lui, le batteur (il avait deux drum sets dans sa chambre mais pas de lit), s’est mis à la guitare pour jouer avec son patron après ses journées. Il est touchant de voir ces trois mythes vivants retomber en enfance. Partager leurs astuces et disserter sur leurs idoles, des étoiles dans les yeux et des sourires presque gênés au coin des lèvres. It Might Get Loud manque certes un peu de rythme par moments mais permet de pénétrer l’intimité de trois génies. Rien que pour voir les White Stripes se produire dans une maison de retraite, ce docu vaut le détour…

DOCUMENTAIRE DE DAVIS GUGGENHEIM.

Ce samedi 5 mars à 23h25 sur Arte.

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