Critique

À la télé ce mardi soir: 14, des armes et des mots

14, des armes et des mots © Looks Film/Jürgen Rehberg
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

En cette année de commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, les productions télévisées ne cessent d’affluer, histoire, notamment, d’attirer l’attention des plus jeunes générations sur la terrifiante absurdité de la guerre. 14, des armes et des mots participe de cette logique.

Le 28 juin 1914, le prince héritier de l’Empire austro-hongrois, François-Ferdinand, était assassiné à Sarajevo. Un attentat qui déclencha un conflit d’une ampleur et d’une intensité meurtrière inconnues jusque-là. En cette année de commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, les productions télévisées ne cessent d’affluer, histoire, notamment, d’attirer l’attention des plus jeunes générations sur la terrifiante absurdité de la guerre. 14, des armes et des mots participe de cette logique. La série documentaire de Jan Peter, fruit d’un travail titanesque, s’inscrit comme une sorte de complément à la tout aussi imposante Apocalypse: la Première Guerre mondiale du duo Clarke et Costelle. Réparti sur huit épisodes de 52 minutes, l’essai de Jan Peter appréhende le conflit au présent, laissant le plus souvent parler les journaux intimes et les correspondances de héros discrets, soldats de base, infirmières, enfants… Juxtaposant des scènes rejouées à des archives rares, soutenant le tout avec un commentaire off structurant et diverses lectures de lettres, le réalisateur réussit à monter un film puissant, cohérent et ambitieux qui a nécessité des années de préparation. « Sur un millier de journaux et plusieurs milliers de lettres collectés, nous en avons retenu une centaine, dont ceux des quatorze personnages principaux, choisis pour leur qualité d’écriture et d’observation, leur sincérité, leur capacité à nous faire partager ce que ressent le narrateur, mais aussi leur complémentarité », expliquait ainsi Jan Peter au magazine d’Arte. L’authenticité du dispositif repose également sur une vision globale du conflit, traversant sans relâche les lignes de front: les protagonistes, issus de différents pays belligérants, parlent dans leur propre langue, avec leur propre sensibilité. On apprend pas mal de choses sur l’atroce quotidien de la guerre, sur la stratégie militaire aussi: faire plus de blessés graves que de morts, parce que les blessés coûtaient plus cher et affaiblissaient davantage les nations… Glaçant.

  • SÉRIE DOCUMENTAIRE DE JAN PETER.
  • Ce mardi 29 avril à 20h50 sur Arte.

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