Critique | Séries/Télé

Spaceman: Adam Sandler (un peu trop) seul dans l’espace

2,5 / 5
© Netflix
2,5 / 5

Titre - Spaceman

Genre - Drame SF

Réalisateur-trice - Johan Renck

Casting - Avec Adam Sandler, Carey Mulligan, Isabella Rossellini

Sortie - Disponible sur Netflix

Durée - 1 h 49

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

En astronaute tchèque, Adam Sandler dérive dans Spaceman au cœur de ses pensées moroses lors d’une mission spatiale. Un peu court.

Musicien et réalisateur suédois, Johan Renck s’est fait connaître en signant des clips pour Beyoncé, Robbie Williams, Madonna, Lana Del Rey, Beach House, The Libertines, The Knife, New Order ou les singles Blackstar et Lazarus de David Bowie. Rôdé aux spots publicitaires, il a en outre mis en scène des épisodes de séries, et pas des moindres puisqu’on le retrouve notamment au générique d’incontournables comme Breaking Bad, The Walking Dead, Vikings, Bloodline et Chernobyl. Pour le deuxième long métrage de sa carrière (après Downloading Nancy, avec Maria Bello et Jason Patric, en 2008), il a choisi de s’attaquer à l’adaptation d’un roman de science-fiction de l’écrivain d’origine tchèque Jaroslav Kalfar, Spaceman of Bohemia.

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Le film se concentre quasi entièrement sur le personnage de Jakub (Adam Sandler), un astronaute envoyé par la Tchéquie en mission spatiale afin d’aller analyser un mystérieux nuage de poussière cosmique résultant possiblement du Big Bang. Triste et esseulé dans son vaisseau, rongé par les remords et la culpabilité, il tente, ce faisant, de reconstituer le puzzle de sa vie en morceaux. En proie à des cauchemars puis des hallucinations (il converse au quotidien avec un arachnide géant qui le questionne sur le genre humain et les grandes décisions de son existence), il pense beaucoup à sa femme, Lenka (Carey Mulligan), de leur rencontre miraculeuse à la crise douloureuse qu’ils sont occupés à traverser…

Lourd au décollage

Spaceman atterrit donc, ce 1er mars, directement sur Netflix dans la foulée de sa première mondiale à la Berlinale en février. Sous ses petits airs de Solaris mainstream, le film, qui bénéficie d’une B.O. signée par Max Richter, tente la mise en forme d’un dialogue à la fibre résolument émotionnelle entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. Privilégiant une tonalité très mélancolique et dépressive, pour ne pas dire carrément geignarde, il s’appesantit surtout longuement, et sans véritable éclat, sur les problèmes d’un couple trop souvent réduit à des stéréotypes (homme absent, femme à la passion languide), qui peine à réellement exister, même dans le souvenir de ses heureuses prémices.

En homme brisé par le chagrin et les mauvais choix de vie qui flirte avec l’araignée au plafond, Adam Sandler, dont on ne dira jamais assez à quel point il peut être excellent dans un registre dramatique, possède bien sûr les qualités requises pour porter (littéralement) l’ensemble sur ses épaules. Mais les réflexions philosophiques qui sous-tendent le film peinent simplement à décoller, et sa dimension métaphysique apparaît vraiment très light. En ce sens, Spaceman évoque parfois, dans ses moins bons moments en tout cas, où l’ennui guette dangereusement, une espèce de manuel de développement personnel filmé. C’est peu dire qu’on en attendait mieux.

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