Critique | Télé

Sur La Trois, un portrait de l’affranchi Robert De Niro

4 / 5
© arte france/nilaya productions
4 / 5

Titre - Robert De Niro, l'arme du silence

Genre - Documentaire

Réalisateur-trice - Jean-Baptiste Péretié

Quand et où - Dimanche 24 septembre à 20 h 30 sur La Trois

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Diffusé sur La Trois ce dimanche soir, Robert De Niro, l’arme du silence revient sur la carrière longue et complexe de l’acteur révélé par Martin Scorsese.

En 1973, alors que la violence mafieuse gangrène la ville bouffée par les règlements de compte, le trafic et le racket, New York, la grosse pomme vérolée de l’Amérique, sert de toile de fond à Mean Streets, un film autobiographique tourné par un cinéaste italo-américain de 30 piges. Martin Scorsese, puisque c’est de lui dont il s’agit, y met en scène un acteur qu’il connaît depuis l’âge de 16 ans et qui deviendra son alter ego. Il s’appelle Robert De Niro.

De Niro, la violence pulsionnelle de l’Amérique. Une tension. Une impression d’urgence. Une gestuelle. Une attitude. Un corps toujours prêt à exploser. Robert est le fils unique de deux artistes new-yorkais. Sa mère l’élève dans la bohème et le monde littéraire de Greenwich Village. Son père est un peintre talentueux. Un perfectionniste qui détruit ses toiles quand il les trouve d’un niveau insuffisant. Le jeune homme, lui, combat sa timidité en prenant des cours de théâtre. Il grandit à Little Italy et à 18 ans, s’inscrit au Conservatoire.

S’il parvient à échapper à la guerre du Viêtnam, elle marquera profondément sa carrière. Notamment à travers sa prestation dans Voyage au bout de l’enfer, pour lequel il parvient à incarner le mal-être des anciens prisonniers de guerre. Tout au long de son parcours, De Niro prendra un malin plaisir à jouer de grands mafieux et de petits voyous. Quand il approche de la trentaine, il n’est encore qu’un comédien talentueux parmi d’autres. Mais, recalé pour le premier Parrain, il joue un jeune Marlon Brando, pardon un jeune Vito Corleone, dans sa suite, insiste pour que Coppola supprime certains de ses dialogues et ne va pas chercher son Oscar.

Robert De Niro, l’insaisissable

Pour Taxi Driver, basé sur une histoire vraie, De Niro passe sa licence de chauffeur, conduit jour et nuit dans toute la ville en ce compris les quartiers les plus dangereux. Pour Raging Bull (il avait acquis les droits d’adaptation de la biographie de Jake LaMotta), il passe un an à apprendre la boxe dans un club de la 14e rue, joue avec sa santé et n’hésite pas à prendre 30 kilos. Ses personnages sont souvent directement inspirés par des personnalités existantes. Le braqueur et assassin James Burke (Les Affranchis), le bookmaker de Las Vegas Lefty Rosenthal (Casino), le comptable de la mafia Meyer Lansky (Il était une fois en Amérique) ou encore l’ennemi public numéro 1 Al Capone (Les Incorruptibles).

Ce sont des figures d’hommes menaçants qui l’ont défini aux yeux du public. Pour avoir davantage de liberté, De Niro passe derrière la caméra et tourne Il était une fois le Bronx. Fin des années 90, il fait de ses rôles de criminel des personnages de comédie (Mafia Blues, Mon beau-père et moi) comme s’il voulait rire de lui-même et casser son image. Portrait réussi d’un homme et d’un acteur aussi complexe que secret.

Lire plus de:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content