Les Élucubrations d’Edouard Baer, Ados incasables, Mères anonymes: notre sélection télé de la semaine

© les films d'ici

Une pièce de théâtre d’Edouard Baer, un documentaire sur des ados qui ont du mal à donner un sens à leur vie, la série animée intitulée ‘Mères anonymes’. Ce que vous ne devez pas rater cette semaine sur le petit écran.

Les Élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce

Dimanche 17 décembre à 20 h 35 sur La Trois.

Pièce de théâtre d’Édouard Baer.

© pascal chantier

Tout le monde se souvient de son interminable monologue dans Mission Cléopâtre où il incarnait Otis, scribe et inventeur de l’ascenseur. Édouard Baer est un inarrêtable moulin à paroles, un funambule de la tchatche, un spécialiste du soliloque. Pas étonnant dès lors qu’il ait intitulé l’un de ses spectacles, un quasi-seul en scène, Les Élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce. L’histoire d’un comédien qui a la frousse de monter sur scène. “Et si vous avez peur, le public se met à avoir peur. Peur de passer une soirée de merde.” En gros, “c’est quelqu’un qui prend la parole. C’est moi. Je fais trop de bruit, je sais. Tout est bruyant. Dès qu’on parle, on gêne. J’aurais dû faire un truc plus modeste. J’aurais dû appeler ça “les conversations”. C’était plus mou, mais je trouvais que ça faisait salon de thé.” Il y évoque quelques-uns de ses héros (Malraux, Camus, Jean Rochefort, Romain Gary, Charles Bukowski, John Fante), ses failles, ses angoisses, son amour des mots et des bars… Autoportrait? (J.B.)

Ados incasables

Lundi 18 décembre à 20 h 30 sur La Trois.

Documentaire de Clément Leenhardt.

© prod à la demande

Installé sur le site de la ferme Écosphère à Loupoigne, dans l’entité de Genappe, En terre-1-connue est un projet pilote. Une initiative proposant un mode d’accueil alternatif pour redonner confiance à des jeunes en souffrance. Des ados ballottés d’institution en institution, exclus des systèmes traditionnels. Créé par trois foyers de Belgique francophone (L’Amarrage, Le Logis et L’Hacienda), En terre-1-connue leur offre pendant une période allant de trois à six mois un environnement moins contraignant et un encadrement adapté. Un éducateur pour un jeune (comptez un pour dix dans les foyers), mais aussi des pédiatres et des psychologues. Clément Leenhardt s’en est allé filmer quelques-uns de ces jeunes partis à la campagne s’occuper d’animaux et mettre les mains dans la terre. Il y a Ryan, 17 ans et demi, qui s’est retrouvé en IPPJ à quinze piges et ne trouve pas de sens à ce qu’il fait. Mélanie, une véritable boule de colère. Ou encore Thaïs, 16 ans, qui vient de sortir d’hôpital psychiatrique. Thaïs manque de confiance en elle. Elle a commencé à se scarifier vers 9 ou 10 ans. Elle a essayé de se pendre aussi… En suivant dans leur quotidien ces jeunes rencontrant d’énormes difficultés émotionnelles, physiques et mentales, Ados incasables invite à comprendre la situation de laissés-pour-compte à cheval entre le handicap, les troubles de la santé et les problèmes familiaux. (J.B.)

Mères anonymes

Lundi 18 décembre à 20 h 50 sur La Trois.

Série d’animation de Gwendoline Raisson, Magali Le Huche et Hélène Friren.

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Spécialiste des séries courtes animées et des adaptations TV de bandes dessinées, Arte persiste et signe. Après Silex and the City, 50 nuances de Grecs et l’exceptionnelle Tu mourras moins bête (notre préférée), la chaîne franco-allemande s’attaque désormais à Mères anonymes et À la recherche du nouveau père, romans graphiques de Gwendoline Raisson et Magali Le Huche (Dargaud). Réalisée par Hélène Friren, qui s’était déjà frottée à la BD de vulgarisation scientifique chère à Marion Montaigne, la nouvelle série humoristique raconte des femmes au bord de la crise de nerfs, à tout le moins surmenées, qui se retrouvent dans des groupes de parole façon Alcooliques anonymes pour tenter de se libérer des envahissants codes de la maternité. La pilule anti-mal de mère (qui s’appelle Angelina, comme l’ex-madame Brad Pitt) pour devenir la meilleure maman du monde. Les gens qui touchent ton bide sans demander. Le nouveau père, comprenez celui, investi, qui a pris un congé de paternité et fait un peu peur quand il débarque à sa première réunion (“un menteur et un dragueur à coup sûr”). Ou encore les ados d’aujourd’hui qui ressemblent à des mollusques. Tout y passe. L’homoparentalité, les mères solo, l’allaitement, les baby-sitters et les enfants tyrans. Nourrie par les expériences personnelles, les angoisses et les ratages, cette série animée humoristique fait mouche et rend hommage aux mamans. À toutes les mamans. Des plus stressées aux plus babas cool. (J.B.)

Le Petit Prince: naissance d’une étoile

Mercredi 20 décembre à 23 h 05 sur Arte.

Documentaire de Vincent Nguyen.

C’est l’un des livres les plus lus au monde. Il a été vendu à plus de 200 millions d’exemplaires et traduit en 545 langues. Son auteur, cependant, n’en a jamais rien su. Lors de sa parution en avril 1943, il est sur le front. Eisenhower a donné son feu vert pour qu’il rejoigne une escadrille en Afrique du Nord. Et en juillet 1944, il sera porté disparu au cours d’une mission d’observation.

Flash-back. En décembre 1940, Antoine de Saint-Exupéry décide de partir pour les États-Unis. L’écrivain-aviateur, récompensé par un National Book Award, veut jouer de sa notoriété pour inciter le pays à s’engager dans le conflit. En vain. Saint-Ex comme l’appellent ses amis devra attendre un an et Pearl Harbor pour qu’ils entrent en guerre. Mais l’US Air Force le juge alors trop vieux pour combattre. En juin 1942, alors que la femme d’un de ses éditeurs voit griffonné sur la nappe un de ces petits bonshommes qu’il dessinait partout, s’impose l’idée d’un conte pour enfants. Le but est de le sortir pour Noël.

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Habile mélange d’images d’archives et de dessins animés, très intelligemment monté en écho à l’actualité de l’époque, Naissance d’une étoile est un making of pas comme les autres… Celui évidemment de ce Petit Prince que Pamela L. Travers, l’autrice de Mary Poppins, a adoré. Et qu’Orson Welles a immédiatement voulu adapter au cinéma -il avait même démarché auprès de Walt Disney. Ouvrage universel, Le Petit Prince parle autant aux gamins qu’à leurs parents. “Saint-Ex pour moi, c’était un enfant. Un comportement d’enfant et tout ce qui fait que les enfants sont des êtres merveilleux”, dit de lui Jean Renoir, qu’il avait rencontré sur le bateau l’amenant en Amérique. “Il s’était tant bien que mal adapté au monde des grandes personnes, avoue son épouse. Mais il était bien seul parfois.”

L’auteur a puisé dans ses souvenirs, son quotidien et les événements (les baobabs font allusion au nazisme) pour imaginer les aventures de son petit personnage et célébrer l’amour et l’amitié au moment où le monde s’écroule. Saint-Ex, pour qui le désert révèle l’homme, connaissait bien les grandes étendues sablonneuses. Dans les années 20, il avait tenu un relais de l’Aéropostale dans le Sahara. C’est d’ailleurs là qu’il avait écrit Courrier sud. Il avait aussi survécu à un accident d’avion et avait été retrouvé après trois jours de marche dans le désert.

Journaliste, réalisateur et grand reporter français passionné par les airs (il a notamment été le présentateur de Par avion, une série documentaire d’Arte qui explorait l’Europe vue du ciel), Vincent Nguyen retrace avec beaucoup d’intelligence la genèse d’une œuvre philosophique aux traits de conte pour enfants. Raconté par François Morel, François Berléand et Marta Domingo, ce documentaire raconte un livre qui n’existerait pas sans la guerre et l’exil. Et un homme pour qui on atteint la perfection pas quand il n’y a plus rien à ajouter mais quand il n’y a plus rien à enlever. (J.B.)

Pique-nique à Hanging Rock

Jeudi 21 décembre à 15 h 25 sur Arte.

Drame de Peter Weir. Avec Anne-Louise Lambert, Rachel Roberts, Dominic Guard. 1975.

© dr

En 1975, l’Australien Peter Weir, futur réalisateur du Cercle des poètes disparus et surtout du Truman Show, s’empare de l’envoûtant roman de sa compatriote Joan Lindsay, Pique-nique à Hanging Rock. Baignant dans une atmosphère étrangement onirique et vaporeuse, son fascinant long métrage, rapidement devenu culte, gravite autour de l’énigmatique disparition de trois jeunes filles en fleur et de leur professeure au pied d’une montagne sacrée le jour de la Saint-Valentin de l’année 1900. Inscrit au cœur d’une nature impassible, le film, fétiche hanté à l’érotisme trouble, semble constamment s’immiscer sous la surface mouvante du mystère de toutes choses. Il invente son propre espace-temps et touche à quelque chose de quasiment mystique. Influence décisive du Virgin Suicides de Sofia Coppola, c’est un récit profondément ambivalent d’innocence bafouée et de paradis perdu. On y entre comme dans un rêve et on en ressort considérablement secoué, sans en avoir épuisé les potentialités. (N.C.)

Patrick Swayze: acteur et danseur par passion

Vendredi 22 décembre à 22 h 30 sur Arte.

Documentaire d’Adrian Buitenhuis.

© mptvimages.com

Ma mère voulait que je sois un artiste complet. Mon père, un cow-boy et un sportif. Je suis devenu les trois à la fois.” Décédé d’un cancer du pancréas le 14 septembre 2009, Patrick Swayze n’a pas laissé derrière lui la filmographie la plus intéressante de l’Histoire du cinéma, mais il a incontestablement, avec Dirty Dancing, Ghost, ses tablettes de chocolat et sa coupe mulet, fait craquer les adolescentes, les midinettes et les femmes au foyer. Alimenté par son épouse, son imprésario, son assistante personnelle, un cascadeur (Buddy, comme il aimait se faire appeler, prenait un malin plaisir à tourner ses culbutes lui-même), son frère Don (“J’ai grandi avec un super-héros dans ma maison”), mais aussi Rob Lowe, Jennifer Grey ou encore Demi Moore, le documentaire d’Adrian Buitenhuis raconte un comédien issu d’une famille d’artistes mais élevé à la dure. “Son père disait tout le temps: “Si tu cherches la bagarre, je t’en colle une. Mais si tu pars en courant, je t’en colle une aussi.”” Un acteur qui a commencé par une carrière de danseur professionnel, une série à succès (The Renegades) et un film de Francis Ford Coppola (Outsiders, où il rivalisait de testostérone avec Matt Dillon et Tom Cruise) avant de faire rêver, fantasmer et pleurer ces dames dans des films à l’eau de rose. De Road House, “le plus beau navet de tous les temps”, à Extravagances, dans lequel il incarne un travesti, en passant par l’incontournable et générationnel Point Break, récit classique d’une vie pas comme les autres marquée par l’alcoolisme et les troubles bipolaires. (J.B.)

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