À la télé ce soir : E.T., un blockbuster intime

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Diffusé lors de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes en mai 1982 alors que les enveloppes ont été ouvertes et les prix distribués, il est resté en tête du box-office durant onze années consécutives. C’est bien simple: dès sa sortie en salle, il est devenu le plus gros succès de l’Histoire du 7e art. Si E.T. a marqué à tout jamais celle de la pop culture, il a aussi fait basculer Steven Spielberg et le cinéma de science-fiction dans une autre dimension. C’est que E.T., les aventures d’une créature venue d’ailleurs qui bouleverse la vie d’un pré-ado replié sur lui-même, ne s’est pas contenté de faire pleurer dans les chaumières, il a dépoussiéré totalement le genre et a retourné les codes idéologiques d’habitude liés au monde extraterrestre. Les aliens, généralement décrits comme des prédateurs et des envahisseurs, ont toujours été la caisse de résonance des angoisses sécuritaires de l’Amérique… Mais avec Spielberg, ils sont associés à une idéologie antiraciste. L’idée d’aimer l’autre, celui qui est différent, celui qu’on ne connaît pas. Aussi surnaturel soit-il, E.T. est un film autobiographique… Non, Spielberg n’a évidemment pas roulé à vélo dans les airs avec une drôle de bestiole dans le porte-bagages. Mais il a imaginé son septième long métrage comme une œuvre intime inspirée par ses propres passions et blessures. Dans E.T., il y a son côté rêveur, sa fascination pour l’espace et ses mystères. Tout ça à l’époque de la conquête spatiale et des histoires de soucoupes volantes. Il y a aussi le traumatisme causé par le divorce de ses parents. Et le sentiment de s’être toujours senti différent. “Ma famille vivait dans des quartiers non juifs. J’étais le seul juif dans la rue et à l’école. Ce qui m’attirait des ennuis.”

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Alimenté par la scénariste Melissa Mathison, le concepteur de la bestiole Carlo Rambaldi et la parole de Spielberg himself, le documentaire de Clélia Cohen et Antoine Coursat lève les secrets d’un conte miraculeux qui est entré en communion avec le monde entier et a lancé la mode des aliens sympas. Il revient sur le casting, le défi technique (les défaillances du requin avaient bien failli transformer Les Dents de la mer en naufrage) et la gestion de la marmaille. Il dévoile aussi quelques savoureuses anecdotes. Comme le fait que l’interdiction aux moins de 11 ans a fait descendre les enfants dans la rue en Suède et que des hurluberlus ont vu 33 points communs entre E.T. et Jésus-Christ. Tout ça sans oublier le livre-disque auquel a participé Michael Jackson et les nombreux clins d’œil que lui ont adressé le petit et le grand écran (Les Simpson, Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion?).

Documentaire de Clélia Cohen et Antoine Coursat. À voir ce vendredi à 20h35 sur La Trois.

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