À la télé ce soir : Classique Gilbert, salut l’artiste !

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Ça y est. Une page se tourne. Un spectaculaire, vibrant et glorieux chapitre se ferme. Après avoir disputé sa dernière épreuve professionnelle sur le sol belge, Binche-Chimay-Binche, aux côtés de la relève -Remco Evenepoel vêtu du maillot arc-en-ciel qu’il avait été le dernier Belge à porter-, Philippe Gilbert a mis dimanche dernier lors de Paris-Tour un terme à sa carrière cycliste. Philippe Gilbert, c’est une année 2011 époustouflante (l’Amstel Gold Race, les Flèches wallonne et brabançonne, les Strade Bianche, Liège-Bastogne-Liège, la Classica San-Sebastian…), un titre de champion du monde à Valkenburg en 2012, cette victoire au Tour des Flandres où il franchit la ligne tout seul, à pied, en soulevant son vélo, et ce visage rageur sur l’arrivée du Vélodrome de Roubaix qui l’a sacré à 36 ans roi des pavés. Philippe Gilbert, c’est aussi un sourire, une simplicité, un franc-parler. Une chute terrible où il valdingue par-dessus un muret dans une descente du Tour de France, journée qu’il termine sur son vélo avec le prix de la combativité et une rotule cassée. Onze succès d’étape dans les grands Tours (pas mal pour un coureur de classiques). Et des larmes de joie quand son équipier Julian Alaphilippe gagne la course qui plus que les autres manque à son propre palmarès. Cet indomptable et récalcitrant Milan-San Remo où il a grimpé à deux reprises sur la troisième marche du podium. Le rêve de Gilbert était de remporter les cinq monuments. Comme seuls y sont parvenus Rik Van Looy, Roger De Vlaeminck et Eddy Merckx. Un rêve un peu fou dont il s’est rapproché d’année en année. Qu’il n’a certes jamais exaucé mais qui l’a poussé quelque part toute sa carrière à se surpasser.

Rythmé par des images d’archives qui font plaisir à (re)voir (quand elles ne mettent pas les larmes aux yeux avec leur musique de péplum), des interviews de sa famille et de ses supporters, de Patrick Lefevere et de John Lelangue, de son physiothérapeute et de Tom Boonen, de sa dulcinée et d’Yves Lampaert, Classique Gilbert raconte Philippe le gladiateur et le grand cœur. Le chic type et le gros moteur. Il brosse un portrait à son image. Franc. Humain. Lucide.

Touchant, intime et pudique, le documentaire de Gilles Simonet et Vincent Stevens emmène en reconnaissance de l’Enfer du Nord dans la voiture des Quickstep, invite à son mariage, le suit chez lui à Visé avec ses enfants et jusque dans les bois pour une partie de chasse (il entretient un rapport étroit avec la nature). Si elle n’est pas organisée de manière chronologique, cette production de la VRT remonte à ses premières courses et n’a pas raté sa dernière victoire, le 5 mai aux 4 Jours de Dunkerque. Merci pour tout…

Documentaire de Gilles Simonet et Vincent Stevens.

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