Critique | Séries/Télé

« Reservation Dogs » (saison 3): un final touchant pour la première série entièrement consacrée aux Natifs

4,5 / 5
© Disney+
4,5 / 5

Titre - Reservation Dogs (saison 3)

Genre - Comédie

Réalisateur-trice - Créé par Sterlin Harjo et Taika Waititi

Quand et où - Disponible sur Disney+

Casting - D’Pharaoh Woon-A-Tai, Devery Jacobs, Paulina Alexis

On avait laissé nos Rez Dogs au bout de leur rêve de Californie, guidés par un dénommé White Jesus, pour un dernier hommage à leur pote Daniel. Le retour en Oklahoma ne va pas totalement se dérouler comme prévu: Bear rate le bus de retour, et fait la rencontre d’un illuminé nommé Maximus, dans un épisode lunaire… Après un besoin marqué d’émancipation dans les deux premières saisons, nos quatre jeunes héros comprennent les vertus de la transmission entre générations et assimilent le sens de la communauté. Aussi, Reservation Dogs s’inscrit dans la lignée de ces films ou séries proustiens, à la fois sur tout et sur rien -sur la vie, tout simplement-, qui prennent leur temps, à l’image du Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson ou des films de Richard Linklater -auquel le show emprunte, en guest, un acteur de choix…

https://www.youtube.com/watch?v=EWhbn_sjeM8&ab_channel=JoBloStreaming%26TV

On le sait, la production 100% amérindienne n’a pas attendu Killers of the Flower Moon pour pointer du doigt le terrible sort réservé aux populations autochtones d’Amérique -Lily Gladstone, premier rôle féminin du dernier Scorsese, rempile d’ailleurs dans sa tenue bleu pâle de bagnarde désabusée. La série, qui n’a pas abandonné ses délicieuses expérimentations, s’autorise d’ailleurs un épisode consacré à l’horrible histoire vraie de ces internats réservés aux Natifs, dans lesquels ils étaient sommés d’oublier leur culture d’origine, violentés, et parfois tués… Véritablement effrayant, l’épisode, marquant le retour fringant de l’inquiétante Deer Lady, est une sorte de minifilm d’horreur 70’s à la Dario Argento, mais qu’aurait réalisé Quentin Tarantino. Et que dire de l’hilarante pseudo-libération de cet oncle pensionnaire d’un asile psychiatrique? Le final, évidemment émouvant, est lui, de l’aveu du showrunner Sterlin Harjo, plutôt sous l’influence des films de Robert Altman. De beaux adieux pour une série unique, à la fois aventureuse, sincère et touchante.

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